Savo, ou le manga à la Belge
Ce samedi matin, nous vous proposerons un dossier consacré au manga européen, qui a le vent en poupe… jusqu’en Belgique où Savo, une Sérésienne de 25 ans devenue mangaka amatrice par passion, ne désespère pas d’être éditée. Portrait.
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Publié le 03-02-2023 à 17h58 - Mis à jour le 04-02-2023 à 07h26
Le premier manga belge, c’est pour quand ? Bientôt, peut-être. C’est du moins ce qu’espère Savannah, alias Savo, une jeune Sérésienne devenue mangaka amatrice par passion et qui ne désespère pas d’un jour être éditée: "C’est un rêve, bien sûr, reconnaît-elle, même si c’est aussi énormément de travail. Et un métier très solitaire: pas sûr que ça s’arrange si je suis éditée.. (elle sourit)."
En 2021, la jeune femme de 25 ans avait soumis un premier projet, refusé "parce que mon scénario n’était pas assez abouti". Côté dessin, par contre, elle assure, même si elle a tout appris en autodidacte. "J’ai beaucoup recopié du Naruto, et fréquenté pas mal de forums sur lesquels j’ai pu échanger avec d’autres passionnés de mangas."
Sa passion, elle la tire d’un premier manga, reçu à 15 ans, alors qu’elle ne jurait que par… l’équitation: "C’est mon copain qui me l’avait offert et ça a tout changé pour moi." Elle qui évoluait déjà dans une section artistique de son école liégeoise décide alors de persévérer dans le dessin. En fin de secondaire, elle intègre logiquement l’école supérieure des arts de Saint-Luc à Liège, et son bachelier en bande dessinée, qu’elle préfère à la section illustration: "J’hésitais, mais je venais de lire Radiant, et j’avais appris que ça avait été fait par un Français. Je me suis dit: on peut donc faire ça, ici aussi ? Alors, j’ai foncé. "

L’écolage ne sera pas si simple: ses professeurs craignent que son dessin, trop orienté manga, ne limite ses possibilités professionnelles: "J’étais dans une école de BD… et je n’en lisais pas du tout. Mes professeurs m’ont donc demandé de changer un peu mes lectures." Ils constatent toutefois rapidement que Savo développe un style de plus en plus personnel, qu’elle continue de peaufiner aujourd’hui.
Travailler au Japon ? Non merci !
Cette grande fan de La taille des titans ou de Yotsuba travaille désormais, au contrat, dans un studio liégeois, pour lequel elle conçoit des décors. Et consacre le reste de son temps au dessin. Un travail qu’elle partage souvent sur ses réseaux sociaux, ou en direct sur sa chaîne Twitch. "Quand je ne suis pas sous contrat, je peux travailler toute la journée sans sortir de chez moi."
Elle n’est, par contre, jamais allée au Japon: "Je serais curieuse de m’y rendre, mais y travailler, non merci: le rythme de travail dans les studios est bien trop élevé, j’aurais l’impression d’être dans une usine !"