Mort de 3 paresseux : les contrôles sont-ils suffisants ?
La mort de 3 paresseux sur le tarmac de l’aéroport de Liège aurait-elle pu être évitée avec plus de contrôles ? Pas certain, d’autant plus qu’ils étaient peut-être morts avant d’arriver…
Publié le 31-01-2023 à 16h47 - Mis à jour le 31-01-2023 à 16h48
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Révélée ce lundi, la mort de trois paresseux, mammifères arboricoles d’Amérique du Sud menacés d’extinction, dans un avion d’une compagnie qatarie bloqué à l’aéroport de Liège à cause de la neige, aurait-elle pu être évitée avec des contrôles plus efficaces ? L’enquête en cours devra le démontrer. Mais Jean-François Brillon estime, lui, que le manque de personnel à l’unité bien-être animal (UBEA) de la région wallonne n’est pas de nature à anticiper ce genre d’incident. Échevin (MR) à Crisnée, dans la commune voisine de l’aéroport, l’homme est surtout vétérinaire et a par le passé été chargé de mission de l’Afsca à Liège Airport pour les questions d’ordre sanitaire. "L’UBEA ne compte que 7 contrôleurs pour toute la Wallonie alors qu’il y en a 70 en Flandre, dit-il. Et aucun moyen n’est dégagé par la ministre Tellier pour augmenter les contrôles."
Une critique qui est pour le moins nuancée au cabinet de la ministre wallonne de l’Environnement: aujourd’hui, il y a 13 contrôleurs à l’UBEA, en plus d’un juriste et de 3 administratifs. Et une procédure de recrutement pour étoffer les équipes est en cours. Par ailleurs des contrôles de l’UBEA sont régulièrement pratiqués à l’aéroport, y compris par des vétérinaires et même de nuit, dit-on au cabinet de la ministre.
Dans ce cas précis, l’avion était en transit et n’aurait dû rester sur le tarmac liégeois que deux heures. Dans un tel cas, l’aéroport n’est pas informé du contenu des avions. Ce n’est que parce qu’il y a été contraint par la météo qu’il y a stationné plus de 24 heures, entre samedi et dimanche. Mais ce n’est que le dimanche matin que l’UBEA a été informée de la présence des 9 paresseux à bord.
Morts avant d’arriver ?
Quoi qu’il en soit, il n’est pas certain qu’un contrôle dès l’arrivée de l’avion aurait pu empêcher la mort des trois animaux. Pour la simple raison qu’ils étaient peut-être déjà morts en arrivant à Liège…
La compagnie aérienne qui transportait les 9 animaux a mandaté l’aéroport de Liège pour faire effectuer une expertise médicale. La faculté vétérinaire de l’ULiège a été chargée de l’autopsie et ses conclusions éclairciront la situation. Mais, selon de premiers éléments, il semble que les animaux, y compris ceux qui ont survécu, étaient mal en point et que le froid ne serait peut-être pas la (seule) raison de leur mort. Les six rescapés ont été débarqués pour être mis dans une chambre chaude, mais ils ont aussi dû être réhydratés. Repartis dimanche soir pour Kuala Lumpur, en Mailaisie, ils y sont arrivés sains et sauf.