Remboursement des soins dentaires: le délai de deux ans maintenu en 2023
Les visites chez le dentiste effectuées en 2021 et 2022 seront prises en compte pour permettre un meilleur remboursement des soins réalisés en 2023, dans le cadre du trajet de soins buccaux. La visite annuelle " obligatoire " n’a plus vraiment la cote au sein de la profession.
Publié le 21-01-2023 à 19h30
:focal(545x372:555x362)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/GMYI7GF74JFHJCCHVSCB6HLJDQ.jpg)
Pour inciter les Belges à se rendre plus régulièrement chez le dentiste, le trajet de soins buccaux a été mis en place en 2016. Objectif: favoriser la prévention pour limiter les coûts élevés liés aux interventions tardives. En 2015, une enquête de santé de l’Inami a révélé que 40% de la popualtion se passaient de la visite annuelle chez le dentiste. "On a tout à gagner d’un dépistage précoce: quand on prend les problèmes au départ, on évite les aggravations, souligne Michel Devriese, past-président de la Société de médecine dentaire. Ce trajet de soins comporte deux aspects: la surveillance et le dépistage au niveau des caries et des maladies des gencives ainsi que les traitements préventifs tels que le détartrage".
Le trajet de soins buccaux permet aux personnes de 18 ans et plus de bénéficier d’un ticket modérateur (part payée par le patient) moins élevé si elles ont consulté leur dentiste au cours de l’année civile précédente. D’où l’importance de rentrer le plus vite possible les attestations de soins auprès de sa mutuelle. Si on passe son tour une année, la quote-part du patient est environ deux fois plus élevée pour la plupart des soins. Le trajet de soins buccaux concerne la plupart des soins excepté les consultations dentaires, les soins préventifs, l’orthodontie et la parodontologie.
Deux années de référence plutôt qu’une
En 2020, la crise du Covid a contraint les dentistes à fermer leur cabinet pendant plusieurs semaines et à reporter les soins non urgents. Pour ne pas pénaliser les patients en 2021, le délai pour bénéficier d’un meilleur remboursement a été porté à deux années civiles (2019 et 2020). Cette mesure d’assouplissement a été maintenue en 2022 et en 2023.
Du côté de la Société de médecine dentaire, on aimerait que soit prolongée cette période de deux ans, après évaluation. "Deux années de référence, cela me paraît raisonnable". Sans trop se faire d’illusion toutefois. "Il faudrait pour cela dégager quelques millions supplémentaires alors que les soins dentaires font l’objet d’un sous-financement chronique. Un acte aussi banal qu’une extraction dentaire n’est pas remboursé entre 18 et 50 ans. C’est quand même interpellant !"
En septembre dernier un arrêté royal a mis fin à certaines adaptations temporaires aux conditions de remboursement et aux règles administratives en matière d’assurance obligatoire soins de santé suite à la pandémie de Covid. Les mesures prises dans le secteur des soins dentaires restent pour l’heure d’application. Pour la suite, il faudra attendre 2024 et les résultats d’une vaste étude épidémiologique, menée en 2023 avec le concours de Sciensano, qui a pour objectif d’évaluer le modèle bucco-dentaire.