Voitures électriques : 120 tonnes de batteries recyclées en Belgique
En 2022, Febelauto a récupéré 120 tonnes de batteries de véhicules électriques à recycler. Cette année, le volume devrait tripler pour atteindre 400 tonnes.
Publié le 19-01-2023 à 18h00 - Mis à jour le 19-01-2023 à 18h01
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"Beaucoup de gens pensent que les batteries des voitures électriques ne sont pas recyclées ou recyclables, mais ce n’est pas exact", explique Catherine Lenaerts, directrice de Febelauto. En 2022, rien qu’en Belgique, plus de 120 tonnes de batteries ont ainsi été collectées par l’organisme de recyclage du secteur automobile, à 98% auprès des concessionnaires.
C’est trois fois plus de batteries récupérées que les 37 tonnes de l’année précédente. "Et on s’attend à ce que cela triple chaque année. En 2023, on devrait être autour de 400 tonnes" estime la directrice. Encore rares dans le parc automobile existant, les voitures électriques représentent désormais 11% des nouvelles ventes. Il y en aura toujours davantage en fin de vie.
Dans cette masse de batteries collectées, 48% ira au recyclage, afin de récupérer les matériaux intéressants, comme le lithium ou le cobalt. En Belgique, le groupe Umicore s’en est fait une spécialité. Mais la plus grande part des batteries (52%) récupérées par Febelauto sera plutôt reconditionnée.
Batteries circulaires
Une batterie de véhicule électrique est en effet composée de nombreux "modules" intégrés. Quand elle montre des signes de faiblesse, la panne ne concerne souvent qu’un ou quelques-uns de ces modules sur le pack complet. Ça peut aussi être le système de gestion électronique qui est défaillant. Quelques marques gèrent les réparations, mais la plupart des concessionnaires ne sont pas formés ou équipés pour intervenir sur ces batteries à haut voltage. Elles sont alors dirigées vers Febelauto, elle-même actionnaire d’une start-up, Watt4Ever, qui s’occupe de les reconditionner.
« Les modules sont tout à fait fonctionnels »
"La plupart des modules que nous récupérons sont tout à fait fonctionnels", explique Catherine Lenaerts. Ils sont alors réintégrés dans des batteries "circulaires" à usage domestique. "Notre principal client, ce sont les supermarchés qui peuvent ainsi remplacer leurs générateurs diesels par un système plus silencieux et économique", dit-elle. "Si les supermarchés sont équipés de panneaux photovoltaïques, ils peuvent faire tourner leurs frigos la nuit sur les batteries. Mais nous visons aussi l’événementiel, ou la stabilisation du GRID (réseau d’énergie) qui se fait actuellement avec des batteries neuves." Un projet à venir est de pouvoir fabriquer une même batterie circulaire avec des modules de modèles et de marques différents.
Pour le moment, Febelauto offre un service aux constructeurs et aux importateurs de voitures, qui ont l’obligation du recyclage des véhicules vendus. Mais à terme, il est probable que va se créer autour des batteries un marché à haute valeur économique. Les 120 tonnes collectées par Febelauto ne représentent d’ailleurs pas l’ensemble du potentiel des batteries en Belgique, dans la mesure où des marques, françaises notamment, préfèrent centraliser chez elles le rapatriement des batteries usagées, qui seront reconditionnées ou recyclées.
"Watt4Ever commence seulement à sortir du rouge, mais on espère faire des bénéfices dans les trois ans, ajoute Catherine Lenaerts. Il est clair que c’est un marché en devenir."