Non, il n’y a pas de danger sous les gants des pompiers
Les gants en nitrile sous les gants anti-feu des pompiers ne sont pas dangereux, assure le Conseil Supérieur de la Santé. Ils sont même recommandés pour protéger contre les particules fines potentiellement cancérigènes.
Publié le 16-01-2023 à 06h00
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L’utilisation de sous-gants en nitrile-butadiène ne représente quasi aucun danger et offre même une protection supplémentaire contre le risque d’exposition prolongée à des substances cancérigènes, a fait savoir le Conseil Supérieur de la Santé dans un avis publié la semaine dernière.
Ces sous-gants NBR, ou caoutchoucs nitrile, sont régulièrement portés par les pompiers sous leurs gants anti-feu afin d’offrir une couche de protection supplémentaire contre les particules fines potentiellement cancérigènes auxquelles ils peuvent être confrontés en intervention.
Dans la zone de secours de Liège, les syndicats étaient toutefois montés au créneau, estimant que ces gants en "caoutchouc" représentent un danger face au feu.
"Dans la pratique, le risque accru de brûlures graves dues au NBR se produit rarement", dit toutefois le CSS. Qui juge utile de préciser que les "sous-gants en NBR ne doivent jamais entrer en contact direct avec des surfaces chaudes, mais doivent toujours être entièrement recouverts par des gants de pompier".
Ce débat sur la balance risques/protection des gants en NBR n’est pas anecdotique. Il s’inscrit dans la problématique plus large de la protection des hommes du feu contre l’exposition à des substances cancérigènes. Sujet qui a pris plus encore de relief depuis que, en juillet dernier, le Centre international de Recherche sur le Cancer de l’OMS a " classé l’exposition professionnelle en tant que pompier comme cancérogène, sur la base de preuves suffisantes de cancer chez l’homme ".
Des tests menés par un laboratoire indépendant avaient déjà conclu que les gants en nitrile portés sous les gants anti-feu sont sans danger et offrent une barrière de protection contre les particules fines, indique le colonel Luc Scevenels, de la zone de secours de Liège. L’avis du CSS ne fait donc que le confirmer.
Le port de ces sous-gants ne dispense évidemment pas les pompiers de toute autre action de prévention concernant les particules fines. Le CSS préconise d’ailleurs pour les gants anti-feu en textile "un nettoyage approfondi après chaque intervention". Pour les gants en cuir, la possibilité de les nettoyer avec du CO2 liquide "devrait être étudiée plus avant", dit le CSS.
La question du nettoyage, et donc de la décontamination, des vêtements d’intervention des pompiers est aujourd’hui prise en compte par toutes les zones de secours. Même si, faute de procédure généralisée édictée par le fédéral (il n’existe que des recommandations), chaque caserne reste libre de ses méthodes.
Dans la gestion de leur filière “sale-propre”, de plus en plus de zones de secours imposent au minimum que les pompiers retirent leurs vêtements potentiellement contaminés avec des particules fines sur le lieu de l’intervention. Pour ne pas polluer les véhicules et les locaux de la caserne à leur retour. Dans ce cadre, note le colonel Scevenels, les sous-gants NBR ont aussi toute leur utilité pour manipuler les cagoules, les casques et autres vestes d’intervention.