Prêts auto : des offres « salon » plutôt prudentes
Les offres en matière de prêts sont assez timides en cette période de salon de l’Auto. Il faut dire que l’octroi de taux avantageux n’est plus vraiment à l’ordre du jour.
Publié le 13-01-2023 à 18h34 - Mis à jour le 13-01-2023 à 18h35
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Le salon de l’Auto est traditionnellement un moment clé pour les acteurs bancaires belges qui essaient de proposer les meilleures conditions possibles pour attirer le client. Cette édition 2023 se distingue sans doute des précédentes. Au vu du contexte, les offres semblent relativement prudentes, voire timides. Chez BNP Paribas Fortis, on propose par exemple un gel des taux pour les prêts à tempérament à destination des véhicules neufs, des occasions récentes et des voitures écologiques jusqu’à la fin du mois de janvier.
Autrement dit, l’offre consentie se résume en un blocage des taux d’intérêt actuels, à 3,25% pour les véhicules neufs à faibles émissions de CO², et à 3,45% pour les autres catégories. "Cela dit, les taux que nous proposons aujourd’hui sont déjà en deçà de ceux du marché", argumente Valéry Halloy, porte-parole de BNP Paribas Fortis.
Face à une inflation élevée et aux hausses successives des taux directeurs de la Banque centrale européenne, ce "bouclier sur les taux" est intéressant pour le client, estime la banque. "Il y a désormais une vraie pression sur les taux, et nous nous attendons aussi à ce que la Banque centrale européenne augmente encore ses taux directeurs à très court terme. Nous garantissons donc au client que les taux d’intérêt actuels de 3,25% et 3,45% ne soient pas dépassés durant tout le mois de janvier. Et ce que l’on accorde aussi au client, c’est que ce taux soit gelé pendant 12 mois, dès qu’il se rend en agence."
Focus sur les prêts « verts »
Les conditions salon sont sensiblement similaires chez Belfius qui met l’accent sur les prêts "verts" en accordant un taux d’intérêt préférentiel de 3,25% pour les véhicules à faible impact environnemental, jusqu’au 28 février.
Pour les autres véhicules, le taux appliqué est également de 3,45%. Il s’agit là d’une offre un peu plus intéressante que ce qui est proposé habituellement, nous indique-t-on, sans entrer dans les détails. "Nous avons en effet diminué le tarif dans le cadre du salon de l’Auto", répond-on.
Les conditions semblent un peu plus attrayantes chez ING, qui présente notamment des taux d’intérêt entre 2,75% et 2,99% pour les voitures les moins polluantes (maximum 50gr CO²/km) contre des taux de 3,50 à 3,56% en temps normal. L’offre, valable jusqu’au 26 février, est également avantageuse pour les autres catégories de véhicules.
Changement de cap
L’observation est vite faite : ces taux n’ont plus rien à voir avec ceux pratiqués précédemment. À titre d’exemple, BNP Paribas Fortis affichait un taux de 0,60% pour tout achat, par un particulier, d’un véhicule neuf écologique en janvier 2022. Pour les voitures neuves qui ne figuraient pas dans cette catégorie ainsi que pour les occasions récentes, le taux était limité à 0,90% il y a seulement un an. "Lors du salon de l’Auto l’an dernier, nos taux étaient en effet bien plus bas : nous étions à 0,99% pour le prêt auto neuve, à 0,69% pour le prêt auto énergie et à 0,60% pour le prêt auto énergie +", détaille Belfius.
Les prêts auto à moins d’1%, c’est désormais de l’histoire ancienne. La nouvelle politique de lutte contre l’inflation initiée par la Banque centrale impacte en effet tous les types d’emprunts aux particuliers.
Selon Steffi Frison, responsable des prêts personnels chez ING Belgique, "les taux d’intérêt évoluent avec l’économie. Aujourd’hui, nous constatons que le coût du financement des prêts continue d’augmenter, entraînant une hausse du prix des prêts. [...] Les taux d’intérêt des prêts devraient rester élevés au cours de la période à venir."
Les banques n’ont donc d’autre choix que d’adapter leurs offres commerciales à la réalité des taux de la BCE, appuie Valéry Halloy : "Si la Banque centrale faisait des taux à court terme de 0,3%, nous ne pourrions évidemment pas justifier l’application de taux à 3,4%, mais la réalité est bien différente… Nous sommes contraints de nous adapter à la situation économique. Et cette réalité va perdurer..."