Soledar toujours pas sous contrôle russe
Les combats pour cette petite ville près de Bakhmout, dans l’est, font rage. Les Ukrainiens ne lâchent rien.
Publié le 12-01-2023 à 19h56
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Près de 114 000 soldats morts : c’est l’estimation du ministère ukrainien de la Défense quant au nombre de soldats russes tués depuis le début du conflit. Un chiffre à prendre avec des pincettes, mais qui donne une idée des pertes que Vladimir Poutine est prêt à engager pour atteindre les "objectifs" de son "opération spéciale", lesquels n’ont jamais été aussi incertains.
Bataille absurde
Exemple avec l’actuelle bataille pour le contrôle de Soledar, dans le Donbass, une ville d’à peine 10 000 habitants (avant-guerre) à une quinzaine de kilomètres de Bakhmout, l’objectif initial de l’armée russe, qui tente de se rassurer comme elle peut après avoir buté sur cette ville stratégique pendant des mois. "Après la prise de Soledar, des forces assez sérieuses seront disponibles pour Artyomovsk (Bakhmout, en ukrainien)", assurait ce jeudi, à la télévision russe, Yan Gagin, un conseiller de la république de Donetsk (région annexée par la Russie, NDLR). Lequel reconnaissait que les forces armées russes faisaient face à "des villes-forteresses similaires avec une zone industrielle assez vaste et des défenses à plusieurs niveaux préparées."
Faute de mieux, c’est finalement en effet à Soledar que la Russie a revendiqué, par l’entremise des mercenaires de Wagner déployés sur place, une première victoire importante depuis longtemps. Une affirmation un peu rapide, le Kremlin s’empressant mercredi de temporiser en ne criant pas victoire tout de suite, même si la majorité de la zone semblait toujours, à l’heure d’écrire ces lignes, sous contrôle russe.
Selon toute vraisemblance, les Ukrainiens ne sont pas prêts à lâcher la ville, malgré son intérêt stratégique a priori négligeable. "J’ai tenu une réunion de l’état-major du commandant en chef suprême. La situation sur les directions principales du front a été discutée. Une attention particulière a été accordée aux batailles de Bakhmout et de Soledar. Je souligne que les unités défendant ces villes recevront des munitions et tout le nécessaire rapidement et sans interruption", a ainsi communiqué ce jeudi le président ukrainien Volodymyr Zelensky, alors que l’aide en équipements militaires lourds (chars, blindés, systèmes de défense antiaérienne), affluent depuis la Pologne, la France ou encore les États-Unis.
Nouvelle mobilisation ?
Alors que la Russie entrevoit une "tendance positive" pour la première fois depuis bien longtemps dans cette guerre, dixit le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, la rumeur d’une nouvelle vague de mobilisation russe ne cesse d’enfler. Fin novembre dernier, alors que la Russie ne cessait de perdre du terrain, les services Ukrainiens étaient déjà convaincus qu’une nouvelle mobilisation, destinée à enrôler au moins 500 000 hommes supplémentaires en plus des quelque 300 000 déjà convoqués en septembre dernier, était en cours.
Pour l’instant, le Kremlin dément toute nouvelle mobilisation imminente et s’est contenté de remanier son état-major. Avant de passer à la vitesse supérieure après un nouvel échec à Soledar ?