À l’est, mauvais temps pour l’Ukraine
Les mercenaires de Wagner affirment avoir repris Soledar, non loin de Bakhmout. L’Ukraine dément, mais ne nie pas que la situation est difficile.
Publié le 11-01-2023 à 18h56
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C’est une certitude à présent : les combats dans le Donbass et particulièrement à Bakhmout et Soledar, deux villes situées à une quinzaine de kilomètres l’une de l’autre, mettent plus que jamais l’armée ukrainienne en difficulté.
"Tout ce qui se passe aujourd’hui en direction de Bakhmout ou de Soledar est le scénario le plus sanglant de cette guerre", a déclaré mercredi à l’AFP Mykhaïlo Podoliak, conseiller à la présidence ukrainienne, pointant "beaucoup de duels d’artillerie, beaucoup de combats de contact, surtout à Soledar aujourd’hui". Une ville que les mercenaires de Wagner ont revendiquée le jour même, alors que le Kremlin se faisait plus réservé. "Ne nous précipitons pas, attendons les déclarations officielles", a tempéré le porte-parole du Kremlin Vladimir Peskov, se réjouissant toutefois d’une "tendance positive", sans plus...
Avancées tactiques
La veille (mardi), les services de renseignements britanniques observaient que ces derniers jours, "les forces russes et wagnériennes ont fait des avancées tactiques dans la petite ville de Soledar dans le Donbass et contrôlent probablement la majeure partie de la zone."
Derrière la prise de Soledar se dessine une probable percée à Bakhmout : "L’axe russe de Soledar est très probablement un effort pour encercler Bakhmout par le nord et pour perturber les lignes de communication ukrainiennes", ont également prévenu les services britanniques, constatant qu’ "une partie des combats s’est concentrée sur les entrées des tunnels de la mine de sel (NDLR : de Soledar)désaffectée de 200 km de long qui passent sous le district. Les deux camps craignent probablement qu’ils ne soient utilisés pour s’infiltrer derrière leurs lignes."
Ce mercredi soir, il semblait que Soledar n’était pas tout à fait tombée. "L’armée ukrainienne se bat pour chaque centimètre (de l’oblast de Donetsk), y compris Soledar", a rétorqué, dans la journée, le gouverneur de l’oblast de Donetsk, Pavlo Kyrylenko, cité par le Kyiv Independant.
Pas un objectif crucial
Quand bien même la ville tomberait, "malgré la pression accrue sur Bakhmout, il est peu probable que la Russie encercle la ville de manière imminente car les forces ukrainiennes maintiennent des lignes défensives stables en profondeur et contrôlent les voies d’approvisionnement", notaient encore cette semaine les services britanniques.
Pour l’heure, les autorités ukrainiennes se veulent rassurantes malgré la pression qui s’accroît jour après jour sur cette zone. Selon le conseiller de Zelensky, Mykhaïlo Podoliak, une éventuelle prise de Soledar, puis de Bakhmout, par la Russie, ne relève même pas d’un objectif crucial. "D’un point de vue stratégique, cela n’a pas beaucoup de sens pour l’armée russe. Parce que fondamentalement, cela ne résoudra pas la question de la prise d’initiative dans cette guerre", a-t-il souligné auprès de l’AFP. "En revanche, pour nous (les Ukrainiens), c’est une tête de pont possible pour avancer vers Donetsk" (NDLR : capitale de la région ukrainienne éponyme occupée par la Russie).