Pacifiction [CRITIQUE] - Pacifique que ça
Un (très) long thriller politique tropical, porté par un Benoît Magimel magistral.
Publié le 10-01-2023 à 20h00 - Mis à jour le 10-01-2023 à 20h01
![Pacifiction [CRITIQUE] - Pacifique que ça](https://www.lavenir.net/resizer/p4k6Ol7Q9TQ6k1xQ-hxTEf5RGXQ=/fit-in/1200x800/filters:format(jpeg):fill(000000)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/ONXRZEAKH5GDJGBDYGKXQ2NP3M.jpg)
Ce que ça raconte
"Et surtout si je peux vous aider, n’hésitez pas". C’est la phrase préférée de Monsieur De Roller (Benoît Magimel), Haut-Commissaire de la République à Tahiti. Que ce soit en déjeuner officiel, en boîte de nuit avec les officiers de la Marine Nationale, ou encore en balade sur les plages paradisiaques du Pacifique, De Roller, costume blanc et lunettes fumées en toutes circonstances, a le vocabulaire du diplomate et l’aisance politique qui va avec.
Des atouts nécessaires pour gérer tensions potentielles dans ce lieu où se confondent les intérêts de la France et ceux des locaux. Et ces derniers temps, une rumeur insistante sur une potentielle reprise des essais nucléaires circule, menaçant de déstabiliser ce quotidien baigné de luxe, calme et volupté…
Ce qu’on en pense
Pour entrer dans Pacifiction il faut sans doute se familiariser avec l’univers d’Albert Serra, cinéaste espagnol spécialisé dans les portraits longs, peu loquaces et torturés de personnages qui ont fasciné l’histoire: Casanova, Dracula ( Histoire de ma mort) ou encore Louis XIV ( La mort de Louis XIV).
Rupture dans la continuité, ce portrait d’un homme fictif reprend cependant les mêmes codes stylistiques: longs plans, dialogues discrets, ambiances mystérieuses et tamisées. Le résultat quelque part entre l’errance tropicale cryptique et le thriller politique, alterne à souhait entre le sublime et le surfait.
Reste la performance magistrale de Magimel, déployant la palette de son talent dans quasiment tous les plans.
Drame/thriller d’Albert Serra. Avec Benoît Magimel, Pahoa Mahagafanau, Matahi Pambrun et Sergi Lopez. Durée: 2 h 45.