Climat: l’année 2022 de tous les extrêmes en Europe
Année climatique record, une de plus en Europe, selon les relevés de Copernicus.
Publié le 10-01-2023 à 07h00 - Mis à jour le 10-01-2023 à 07h22
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Les nouvelles données du service Copernicus de l’Union européenne sur le changement climatique révèlent une nouvelle année d’extrêmes climatiques en Europe. Avec de nombreux records de température élevée et une augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. L’été 2022 a même été le plus chaud jamais enregistré en Europe et chaque mois de l’été dans l’hémisphère nord a été au moins le troisième plus chaud au niveau mondial. Des données qui s’ajoutent à une série d’événement climatiques extrêmes qui ont frappé la planète en 2022.
L’Europe se réchauffe plus vite
L’an dernier, le programme européen d’observation par satellites et in situ de la planète n’a en réalité fait qu’enregistrer des données climatiques qui s’inscrivent dans une tendance linéaire ces dernières années. Car si l’Europe a connu sa deuxième année la plus chaude, elle n’est dépassée que par 2020 et 2019 et 2015 qui ont été à peine moins chaudes.
Par ailleurs, l’été 2022 a été le plus chaud jamais enregistré et l’automne le troisième. Quant aux températures hivernales, elles ont été supérieures d’environ 1 °C à la moyenne, se classant ainsi parmi les dix hivers les plus chauds. Seul le printemps a été légèrement plus frais que la moyenne 1991-2000, période de référence. Le service Copernicus sur le changement climatique relève aussi que les températures européennes ont augmenté de plus du double de la moyenne mondiale au cours des 30 dernières années et présentent le taux d’augmentation le plus élevé de tous les continents du monde.
À l’extrémité du Vieux Continent, ça a chauffé plus encore: en septembre, les températures au centre du Groenland ont ainsi été supérieures de… 8 °C à la moyenne depuis 1979.
Gaz à effet de serre: ça augmente encore
Si les effets s’accentuent, les causes du réchauffement climatique accélèrent aussi, révèle les données de Copernicus. En 2022, les concentrations de CO2 et de méthane dans l’atmosphère ont encore augmenté pour atteindre des niveaux les plus élevés depuis plus de 2 millions d’années pour le CO2 (417ppm-part par million) et depuis plus de 800 000 ans pour le méthane (1 894 ppb-part par milliard).
Et si au niveau mondial les émissions dues aux feux de végétation continuent de diminuer (en lien avec les changements d’utilisation des terres), les conditions plus chaudes et plus sèches durant l’été en Europe ont accentué le phénomène. Les émissions totales estimées entre juin et août provenant des feux de forêt dans l’Union européenne et au Royaume-Uni étaient les plus élevées depuis 2007 et depuis 20 ans pour la France, l’Espagne, l’Allemagne et la Slovénie.
L’objectif de Paris enterré ?
Huitième année consécutive où les températures dépassent de plus de 1 °C le niveau industriel, 2022 annonce sans doute l’échec de l’Accord de Paris de 2015 qui prévoyait de maintenir la hausse des températures sous la barre des 1,5 °C. On a déjà atteint +1,2 °C l’an dernier au niveau mondial. Avec même des températures supérieures de plus de 2 °C par rapport à la moyenne de 1991-2020 en Sibérie. Région présentée par de nombreux climatologues comme la prochaine bombe climatique en raison des énormes quantités de méthane et de dioxyde de carbone qui pourraient s’échapper d’un permafrost qui a déjà commencé à fondre.
