New York: le procès de l'attentat de 2017 débute ce lundi avec des victimes belges
Ce lundi, à New York, débute le procès des attentats du 31 octobre 2017. Une Belge était décédée et trois autres avaient été grièvement blessés.
Publié le 08-01-2023 à 15h30 - Mis à jour le 08-01-2023 à 19h25
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"J e me souviens de tout. On était au feu rouge, à l’arrêt et on se met en route. On est l’un derrière l’autre et, soudain, dans mon dos, j’entends une voiture qui commence à déraper. " Ce 31 octobre 2017, Aristide Melissas est en famille à New York. Ces bruits de pneus qui crissent derrière la famille belge, c’est un pick-up fou conduit par Sayfullo Saipov. Né en Ouzbékistan, le conducteur veille à happer le plus grand nombre de passants et de cyclistes sur cette voie touristique. À l’image des attentats de Nice (14 /7/2016), de Barcelone (17/8/2017) ou de Berlin (19/12/2016), le terroriste fauche des anonymes au volant d’un véhicule bélier.
Son épouse amputée, une autre belge tuée
Ce lundi, le procès de l’auteur présumé de l’attaque, revendiquée par Daech, débutera à New York. La famille d’Aristide Melissas sera présente de même que celle d’Anne-Laure Decadt, une Belge membre d’un autre groupe et mortellement fauchée par la jeep. En 2017, cette Flamande avait 31 ans et était la maman de deux jeunes enfants. "L’objectif était d’en ramasser un maximum, se souvient Aristide. Marion (NDLR: son épouse) a été la première touchée." La Belge sera amputée des deux membres inférieurs. Aristide est aussi KO et emmené à l’hôpital. "Quand je suis revenu à mon état de conscience, je me souviens que j’étais dans une flaque d’eau ; c’était mon sang." À ses côtés, un passant prend soin de lui: "il me dit de lui parler. Je demande après ma femme et mes enfants et il me répond de ne pas m’inquiéter. Je me sens partir mais il me dit de ne pas dormir…"
Percutés à 70 km/h
Au final, 8 personnes décéderont après l’attaque et 11 personnes seront officiellement blessées. Le procès qui débutera ce lundi à New York est particulier puisque c’est assez rare que l’auteur principal d’un attentat terroriste doive répondre de ses actes. Lors des faits du 31 octobre 2017, Sayfullo Saipov avait été blessé par une balle dans l’abdomen au terme de sa course mortelle le long du fleuve Hudson. "Il nous a percutés à environ 70 km/h. Face aux Argentins (NDLR: un groupe où 5 personnes perdront la vie), il était à 100-110 km/h. Je ne sais pas comment je vais réagir en le voyant. Au début, ça me faisait peur. J’appréhende le fait qu’il attire l’attention sur lui."
Participer à ce procès a toujours été une évidence pour la famille Melissas. "Marion était un peu réticente au début. Mais justice doit avoir lieu. On le fait pour la société, pour nos enfants. C’est aussi important pour nous car ça nous aide à passer au chapitre suivant."
Quand on constate le chaos qui règne autour du procès des attentats de Bruxelles, ne redoute-t-il pas une situation similaire à New York ? "J’espère sincèrement que non…"
Techniquement, ce procès se tiendra en deux phases. "La première déterminera le nombre de motifs d’accusations qui sera retenu. On est partis pour deux semaines. " Ensuite, c’est le procès purement pénal qui sera entamé. "Et on y retournera aussi."
Au niveau de l’encadrement, la justice américaine a pris en charge les frais des victimes concernant les déplacements, le logement et les frais de restauration. "C’est important que tout le monde comprenne que ça peut arriver à n’importe qui. Et, quand les gens demandent de l’aide, il faut le comprendre…"