Colonisation, sécurité, refonte de la justice : Israël met la barre à l’extrême droite toute
Le gouvernement de Benjamin Netanyahou, tout juste formé, attaque l’année avec des intentions d’expansion claires.
Publié le 06-01-2023 à 16h12 - Mis à jour le 06-01-2023 à 18h05
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Après sa victoire électorale grâce à son alliance avec l’extrême droite, Benjamin Netanyahou a enfin pu former, à la toute fin de l’année 2022, le gouvernement le plus à droite de l’histoire d’Israël, comptant seulement 5 femmes en son sein.
Peu avant, le Premier ministre israélien avait jeté les "bases", de la politique qu’il compte mener, synthétisée en "37 principes fondamentaux" rendus publics fin décembre.
L’objectif est clair : il s’agit de promouvoir le "droit exclusif et indiscutable du peuple juif sur toutes les régions de la Terre d’Israël". Dans cette optique, le "gouvernement encouragera et développera la colonisation dans toutes les parties de la Terre d’Israël - en Galilée, dans le Néguev, le Golan, la Judée et la Samarie", annonçant au passage le renforcement de "la sécurité nationale et assurer la sécurité personnelle de ses citoyens tout en luttant avec détermination contre la violence et le terrorisme. " Une révision du statut de Jerusalem est également au programme.
Mépris de l’ONU
Ces velléités d’expansion, annoncées avant même la formation du gouvernement, inquiètent la communauté internationale. Mi-novembre, l’ONU adoptait une résolution demandant à la Cour de Justice Internationale (CIJ) de rendre un avis (consultatif) sur "l’occupation prolongée, la colonisation et l’annexion des territoires palestiniens", mais aussi sur les mesures visant à modifier le statut de Jerusalem.
"Comme des centaines de résolutions tordues adoptées par l’AGNU (NDLR : Assemblée Générale des Nations Unies) contre Israël au fil des ans, la décision méprisable d’aujourd’hui ne concerne pas le gouvernement israélien. La nation juive n’est pas un occupant sur sa propre terre et sa propre capitale éternelle, Jérusalem", a rétorqué le Premier ministre israélien début janvier, bien soutenu par son ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, fervent défenseur de l’annexion de la Cisjordanie. Signe que l’heure n’est pas à l’apaisement, ce dernier s’est rendu mardi sur l’esplanade des mosquées à Jerusalem, un lieu sacro-saint pour les musulmans situé sur le Mont du temple (lieu également sacro-saint pour… les juifs).
La visite de Ben Gvir a suscité une vive polémique: quelques semaines avant l’élection, ce dernier avait été vu avec une arme à feu à Jerusalem alors que la situation chauffait, et avait explicitement demandé à la police d’ouvrir le feu sur des Arabes qui jetaient des pierres. Le ministère de Ben Gvir a la main sur une partie de la police aux frontières...
Les leaders juifs américains s’inquiètent
La situation et les intentions de Netanyahou et de son gouvernement sont à ce point inquiétantes que "plusieurs dirigeants juifs américains, lors d’une réunion avec des responsables israéliens au début du mois (NDLR: de décembre dernier) ont averti que les mesures racistes et extrémistes du nouveau gouvernement israélien pourraient sérieusement entraver le soutien à Israël parmi les Juifs aux États-Unis", révélait le média américain Axios fin décembre.
Pas de quoi refroidir les ardeurs des extrémistes désormais au pouvoir: "Notre gouvernement de droite indique une direction. Nous avons décidé […] de prendre des mesures immédiates contre l’Autorité palestinienne et ses responsables […] Davantage de mesures seront prises contre ceux qui soutiennent le terrorisme et tentent de faire pression sur Israël", déclarait Itamar Ben Gvir, ce vendredi.