Covid-19 : Pékin tente de rassurer, l’Europe se tâte à tester les voyageurs chinois
La levée des restrictions en Chine a fait exploser les cas de contaminations. L’UE doit décider d’une " approche commune " ce mercredi.
Publié le 03-01-2023 à 15h43 - Mis à jour le 03-01-2023 à 15h44
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L’inquiétude reste de mise en Chine, où l’épidémie de Covid progresse suite au relâchement opéré par le pays fin 2022 après presque trois ans de politique "zéro covid". Si, en apparence, les contaminations comme les décès demeurent plutôt stables à en juger par les données communiquées par l’organisation mondiale de la santé (OMS), le flou demeure sur la réalité et la mise à jour de ces chiffres (lire ci-dessous). Au point que l’agence a demandé au pays de partager en temps réel ses données épidémiologiques – sans parvenir à se faire entendre pour l’instant.
« Guerre »
Mais certains signes ne trompent pas; il y a bien une poussée épidémique en Chine, et les autorités elles-mêmes ne le nient pas, évoquant une "guerre de préparation" pour protéger la population. "Les villes de deuxième et troisième rang en Chine font tout leur possible pour mettre à profit l’expérience obtenue au cours des trois dernières années pour lutter contre le nombre croissant de cas de covid-19. Certaines d’entre elles ont en effet été frappées plus rapidement que prévu par Omicron, engendrant une pénurie grave de personnel et de ressources médicales", écrit ainsi ce site d’information lié au gouvernement chinois, évoquant l’ouverture de dizaines de milliers de cliniques dédiées spécifiquement au traitement des patients présentant les symptômes de type fièvre.
Alors que le peu de chiffres transmis à l’OMS ne laisse rien transparaître de la réalité de la situation, les médias liés au pouvoir chinois n’hésitent pourtant pas à parler d’une augmentation "vertigineuse" du nombre d’infections, le nombre de patients aux soins intensifs ayant, au minimum, "triplé" par rapport aux niveaux habituels.
Tests
Pour l’heure, le pays tente de (se) rassurer, relayant des témoignages de médecins expliquant que la situation n’est en rien comparable avec le début de la pandémie survenue à Wuhan voilà trois ans. Pas de quoi convaincre la douzaine de pays, parmi lesquels les États-Unis, la France, l’Italie ou encore l’Espagne, qui exigent désormais des Chinois qui souhaitent se rendre sur leur sol un test PCR négatif. Cela a fortement déplu au ministère des Affaires étrangères Chinois, lequel a promis des "représailles" - comprendre, des mesures similaires.
Du côté européen, malgré la décision de la France ou de l’Espagne de tester les voyageurs en provenance de Chine, c’est une approche commune, coordonnée, qui est espérée par la Suède qui préside actuellement l’Union. Les détails de cette "approche" devraient être connus ce mercredi. Mais rien ne dit que les Européens opteront pour la voie française ou espagnole. La semaine dernière, la Belgique – qui plaide elle aussi pour une approche commune – a fait savoir que "le Health Security Committee européen (NDLR: le comité pour la sécurité sanitaire) "déconseille d’imposer des restrictions d’entrée aux Chinois."Du fait, notamment, que "la situation n’est pas différente de celle à laquelle on pouvait s’attendre lorsque la Chine a assoupli ses restrictions."
De plus, "grâce à ses campagnes de vaccination de masse, la Belgique a un niveau de protection très élevé contre le variant Omicron (qui sévit actuellement en Chine)", plaide le SPF santé publique.