Fermeture des Makro: la gueule de bois avant le réveillon (vidéo)
Les magasins Makro ont fermé définitivement leurs portes ce 30 décembre. Les marchandises étaient bradées jusqu’à 90%. Certains clients ont fait de très bonnes affaires
Publié le 30-12-2022 à 16h10 - Mis à jour le 30-12-2022 à 16h33
"I ls n’ont rien laissé", constate ce client perdu au milieu des allées vides du Makro d’Alleur. En ce dernier jour d’ouverture des magasins en Belgique, avant fermeture définitive, pas mal de monde a tenté sa chance pour dénicher la bonne affaire. "Il faut de la chance, sourit celui-ci poussant son chariot avec une certaine satisfaction . La débroussailleuse coûte 179 € et je l’ai à 17 €."
Acheter pour acheter, c’est ce qui semble avoir motivé de nombreux clients tout au long de la semaine. Ce vendredi 30 décembre, les caddies étaient généralement vides car absolument toutes les marchandises semblaient avoir été écoulées. "Que veux-tu que je fasse avec ça", marmonne cette dame à l’attention de son mari qui lui apporte des crochets ventouses.
"Je ne sais pas, pour mettre dans la douche ?"
Le Makro d’Alleur employait 228 personnes. Au coin des allées, ça papote. "Je dois même faire un inventaire, rigole un responsable de rayon qui comptabilise 25 ans d’ancienneté. C’est du grand n’importe quoi. Aujourd’hui, c’est 90% sur le non-food, et 100% sur le personnel. " Pour ces employés, la concurrence a fait mal à cette enseigne historique. "Ici, c’est une mine d’or. On est proche de l’autoroute, de l’aéroport. Mais le problème, c’est Colruyt, c’est Aldi. L’Allemagne, la France et le Luxembourg nous ont aussi faits du mal. Les cosmétiques, ils sont 30 à 40% moins chers à l’étranger. Pour ce dernier jour d’ouverture, on vend la bouteille de Baccardi à 12 € et elle est à 11 € au Luxembourg" C’est ainsi qu’il se rappelle la bonne période du confinement "où les frontières étaient fermées. Pendant plusieurs semaines, on se faisait écraser pour entrer dans le magasin. On rentrait des palettes et, le lendemain, elles étaient vides."
Des clients « vautours »
Le personnel rencontré est furieux contre la direction. "Y a pas un crétin d’Anvers qui a osé venir… On a fait n’importe quoi. Toutes les informations, on les a apprises par le journal: la communication, c’était zéro."
Avec cette vaste liquidation, le magasin a connu une semaine agitée. Et pas forcément du goût du personnel. "Les gens, ce sont des rapaces, des vautours… Il y en a même qui ont acheté des périmés. Les gens ne venaient pas pour acheter des articles mais ils venaient pour un prix." Et pour preuve, sur le tapis à la caisse, on voit ce client anticiper le retour massif du Covid et déposer une vingtaine de flacons de gel alcoolique…
« Un pèlerinage »
Cette dame n’a pas grand-chose à déposer dans son caddie. "C’est presqu’un pèlerinage aujourd’hui. J’ai connu le magasin en plein essor. Il y avait des grandes étagères où il fallait demander à un cariste de venir chercher les marchandises à l’étage supérieur."
En sortant du brico, ce Monsieur a un caddie bien rempli. "C’est intéressant pour ceux qui cherchent. Mais ça ne vaut pas vraiment la peine de venir. J’ai été un client habitué du magasin jusqu’au moment où ils ont vendu du matériel chinois et que tout cassait."
Après autant d’années, les clients fidèles avaient aussi leurs habitudes et connaissaient les membres du personnel. "Hier, on a un client qui a fait le tour du magasin avec des pralines."