Les 10 films qu’il fallait voir en 2022
Après six premiers mois un peu faibles, le cinéma a repris du poil de la bête dans le second semestre de l’année 2022. De quoi alimenter en combustible très riche notre palmarès de l’année. Et espérer un tout grand cru et des salles pleines en 2023. Bonne année ?
Publié le 30-12-2022 à 12h00 - Mis à jour le 02-01-2023 à 17h13
1L’événement
Notre autocitation la plus brillante
Le lion d’or de cette année, adaptation du roman éponyme d’Annie Ernaux, fait l’effet d’un coup de poing
Pourquoi il fallait le voir
Parce qu’au cœur d’une année où la condition de la femme aura été au centre de beaucoup d’attentions, ce drame intime est celui qui résume le mieux les raisons pour lesquelles elle doit continuer à pouvoir disposer de son corps – et c’est fou d’encore devoir le dire en 2022.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce que certaines scènes sont difficilement soutenables pour les âmes sensibles et fragiles. Elles n’ont sont pas moins essentielles.
La critique publiée le 1er février
2Close
Notre autocitation la plus brillante
Mélangeant fiction et réel, « Close » est aussi tendre qu’il est cruel – comme la vie, finalement
Pourquoi il fallait le voir
Parce que Lukas Dhont confirme tout son talent, et sait créer des scènes qui marquent, tant par leur esthétique que par l’émotion véhiculée. Et parce qu’il y a désormais un autre Eden qui compte en Belgique: le jeune et talentueux Eden Dambrinne, principal protagoniste de ce drame flamand et bouleversant.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce qu’il use et abuse d’allégories, parfois jusqu’à l’écœurement, et peut aussi rebuter par sa moralité très judéo-chrétienne. Ou alors parce que vous n’avez pas acheté assez de mouchoirs.
La critique publiée le 1er novembre
3Everything Everywhere All at Once
Notre autocitation la plus brillante
Attention les yeux, voici un des films les plus déjantés de l’année
Pourquoi il fallait le voir
Car ce film déroutant ne ressemble vraiment à aucun autre. Et que les sentiers non balisés demeurent, en matière de cinéma, les plus agréables à explorer.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Car vous êtes allergiques aux multivers. Et que vous vouez un culte éternel au Mister Nobody de Jaco Van Dormael, qui explore la même idée… mais avec infiniment moins de maestria.
La critique publiée le 19 juillet
4Triangle of Sadness
Notre autocitation la plus brillante
Mangez léger avant d’y aller, sinon la scène explosive au milieu du film risque de mal passer
Pourquoi il fallait le voir
Parce que vous aimez vous faire du mal. Et que Ruben Ostlund n’a décidément pas son pareil pour brocarder les travers de notre drôle d’époque.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce qu’après The Square, on a quand même un peu l’impression que le cinéaste suédois tape sur le même clou. Avec talent, certes, mais un peu moins d’effet de surprise.
La critique publiée le 27 septembre
5La nuit du 12
Notre autocitation la plus brillante
Comme les affaires non élucidées, certains films hantent longtemps après la projection. « La nuit du 12 » fait partie de cette espèce
Pourquoi il fallait le voir
Parce que le patriarcat toxique tue encore en 2022. Et qu’il faut le filmer, en plus de le dire.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce que c’est noir de chez noir. Pas le genre de film que vous regardez pour vous taper sur la cuisse un soir de réveillon. Logique, mais c’est bien de le savoir.
La critique publiée le 30 août
6Coupez !
Notre autocitation la plus brillante
Vous en dire trop sur l’intrigue gâcherait le fabuleux travail de Michel Hazanavicius
Pourquoi il fallait le voir
Parce que c’est un puzzle fascinant et jouissif qui se met en place peu à peu. Et qu’on n’as pas ri autant devant un autre film cette année, voilà qui est dit.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce qu’il faut s’accrocher durant la première demi-heure pour ne pas couper la projection en se disant que ces feignants de critiques se sont quand même drôlement foutu de notre tronche. Et puis, tout se met en place, et c’est juste magique. Pas cons, finalement, ces critiques.
La critique publiée le 28 juin
7Las Bestias (As Bestas)
Notre autocitation la plus brillante
Un thriller palpitant et suffocant, qui brise le côté idyllique du retour aux sources
Pourquoi il fallait le voir
Parce que la façon dont Rodrigo Sorogoyen parvient à faire monter la tension pendant plus de deux heures est un authentique travail d’orfèvre. De la tension en intranveineuse.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce qu’après ça, c’est clair, vous ne verrez plus jamais vos voisins du même œil.
" – Vous faites quoi, le 31 ?
– Mais puisqu’on vous dit qu’on est pris !!! "
8Licorice Pizza
Notre autocitation la plus brillante
La comédie romantique, version Paul Thomas Anderson, c’est, disons, particulier
Pourquoi il fallait le voir
Pour la scène du camion. Et puis pour Bradley Cooper. Et puis parce qu’on n’avait pas vu un aussi bon Paul Thomas Anderson depuis des plombes. On continue ou vous en met un peu plus ?
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce que c’est comme du jazz freestyle: ça n’emprunte que des chemins détournés, c’est imprévisible et drôlement bavard. Bref, si vous prenez toujours le même plat à la même table du même resto, réfléchissez un peu quand même avant de vous lancer.
La critique publiée le 4 janvier
9Mes rendez-vous avec Leo Grande
Notre autocitation la plus brillante
Rien n’est cru ou potache dans cette chambre d’hôtel
Pourquoi il fallait le voir
Poue Emma Thompson, d’abord. Et puis parce qu’il évite soigneusement le piège du cliché graveleux, dans lequel il semblait si facile de tomber.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce que c’est terriblement bavard, et relativement immobile puisque tout, ou presque, se déroule dans la même chambre d’hôtel. C’est sûr que ce n’est pas en décors que ce film a dû coûter le plus cher.
La critique publiée le 29 novembre
10Belfast
Notre autocitation la plus brillante
Belfast, on t’aime
Pourquoi il fallait le voir
Parce qu’on a dû mal à imaginer qu’on doive ce petit bijou en noir et blanc au réalisateur de Mort sur le Nil. Ses souvenirs d’enfance nord-irlandais sauront toucher jusqu’aux cœurs les plus durs.
Pourquoi il pourrait quand même vous déplaire
Parce que vous n’entendez rien au conflit irlandais ? Peut-être, même si l’essentiel, ici, se trouve ailleurs: dans les yeux d’un petit garçon.