Un Belge sur dix se sent en insécurité en Belgique
Près d’un citoyen sur dix se sent constamment en insécurité en Belgique. Les chiffres sont encore plus préoccupants chez les jeunes, révèle le dernier Moniteur de sécurité.
Publié le 29-12-2022 à 15h50 - Mis à jour le 29-12-2022 à 17h14
:focal(545x417.5:555x407.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/TGBVIYZVQZG4BNCBMLQS36JECU.jpg)
Près de 100 000 Belges de plus de 15 ans ont répondu au vaste questionnaire du Moniteur de sécurité, dont c’est la dixième édition. Cette enquête, organisée en 2021 par la police fédérale en collaboration avec le SPF Intérieur et les autorités locales, permet aux citoyens d’exprimer leur opinion sur la politique sécuritaire du pays. Il s’agit également d’un précieux outil pour obtenir des informations sur la criminalité, le comportement de signalement ou les éventuelles nuisances de quartier. On fait le point sur les principaux enseignements de ce rapport.
1.Sentimentd’insécurité
Les chiffres sont alarmants : près d’un citoyen sur dix (9%) se sent constamment en insécurité en Belgique. Les chiffres sont en hausse de 3% par rapport à la dernière enquête de 2018. Les jeunes et les étudiants sont particulièrement touchés par ce phénomène : en effet, près de 14% de la tranche d’âge des 15-24 ans se dit régulièrement en insécurité. La raison ? Contrairement aux idées reçues, ce n’est pas tellement la menace d’agression qui prédomine, mais plutôt le comportement inapproprié des usagers de la route qui se traduit par une vitesse excessive ou de l’agressivité au volant. Sans surprise, les personnes qui ont déjà été victimes de délit sont plus facilement angoissées dans l’espace public (17%). Pour les citoyens qui ont souffert de violences, ce chiffre atteint même 30%.
Face à cette menace, les particuliers mettent en place plusieurs stratégies d’évitement. Ainsi, 40% des sondés n’ouvrent pas leur porte aux inconnus, tandis que 20% préfèrent rester chez eux lorsqu’il fait noir ; 13% se refusent même de fréquenter certains endroits de leur commune, réputés dangereux. Ces trois comportements se sont d’ailleurs renforcés entre 2018 et 2021.
Notons enfin que ce ressenti peut se révéler très différent d’une région à l’autre. La Flandre tire son épingle du jeu : au nord du pays, seuls 6 % des citoyens se sentent en insécurité. Ce phénomène est plus prégnant en Wallonie, et même inquiétant en province de Hainaut où le taux atteint 15%. De manière générale, les grandes villes affichent ce même pourcentage, et sont jugées plus anxiogènes que les communes de taille plus modeste.
2.Typesde criminalité
Dans le cadre de cette enquête, le Moniteur de sécurité demande également aux personnes sondées si elles ont été victimes d’un fait criminel dans les douze derniers mois et, le cas échéant, si elles ont porté plainte. La criminalité informatique occupe incontestablement la tête du classement, pour 2021. Le phishing et le phénomène d’escroquerie en ligne étaient les infractions les plus fréquentes l’an dernier. Dans le détail, 40,1% des répondants disent avoir été victimes de phishing, 33,3% d’escroqueries sur Internet et 8,3% de piratage informatique. Ces faits ont connu une augmentation flagrante entre 2018 et 2021.
Paradoxalement, le phishing, les escroqueries en ligne et le piratage informatique font partie de la catégorie des faits criminels les moins signalés. Seuls 10% des victimes d’escroquerie ont porté plainte. Ce nombre chute même à 7% lorsqu’il concerne le phishing.
Derrière cette criminalité informatique, les faits de violence psychique restent malheureusement importants. Ceux-ci peuvent être commis en dehors du cadre familial et se matérialiser par des menaces ou des épisodes de harcèlement (9,5%). Ils ont également lieu au sein de la sphère familiale (2,9%) ou via Internet (4,2%). Ici aussi, le dépôt de plainte est loin d’être systématique. Seul un fait sur cinq a fait l’objet d’un signalement à la police l’année dernière.
3.Nuisancesde quartier
Les problèmes liés à la circulation ont le don d’agacer la population. De façon assez étonnante, le Top 5 des nuisances de quartier est dominé par ce type de phénomène, qu’il s’agisse de stationnements gênants, de conduite agressive ou de vitesse inadaptée. Dépasser les limitations de vitesse exaspère près de 70% des Belges, particulièrement les plus de 35 ans installés en Wallonie.
Par rapport à l’édition 2018 du questionnaire, les cambriolages et les vols en tout genre (vélos, trottinettes, vols dans les véhicules, etc.) semblent moins problématiques en 2021. Selon l’enquête, il s’agit vraisemblablement d’un effet collatéral des mesures liées au coronavirus. Les statistiques de criminalité attestent d’ailleurs également d’une nette diminution du nombre de cambriolages et de vols durant la crise sanitaire.
