Légère éclaircie dans le marasme des investisseurs
L’année 2022 n’a pas été celle de l’investissement. La faute à la situation économique et au relèvement des taux d’intérêt.
Publié le 29-12-2022 à 07h00
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Obligations en berne, actions et fonds en chute libre, effondrement des cryptomonnaies : le moins que l’on puisse dire, c’est que 2022 n’a pas été très fructueuse pour les investisseurs. Ce mauvais bilan s’explique d’abord par une dégradation des perspectives économiques. "Au départ, cette année s’annonçait plutôt bien. Elle reste positive en termes de croissance économique, mais il est clair qu’on a connu une détérioration avec la guerre en Ukraine, la persistance de l’inflation et la mauvaise gestion de la pandémie de la part de la Chine", avance Philippe Ledent, économiste chez ING et chargé de cours à l’UCLouvain. Qui dit dégradation de la situation économique, dit altération des perspectives de bénéfices des entreprises. "Or, les bénéfices des entreprises, c’est le carburant des marchés d’actions."
Il faut ensuite citer le relèvement des taux d’intérêt, en réaction à la forte inflation. Or, le relèvement progressif des taux par les banques centrales a eu un impact négatif sur la valorisation des obligations et des actions. "En réalité, quand les taux montent, la valeur des actions et des obligations diminue." En clair, la combinaison de ces facteurs a mené à un état des lieux assez catastrophique pour la plupart des classes d’actifs.
La technologie dégringole
Si certains produits financiers se sont particulièrement cassé la figure, d’autres ont tout de même réussi à tirer leur épingle du jeu. Parmi les grands perdants de 2022, citons les actions technologiques qui, par leur nature, sont particulièrement exposées à la hausse des taux d’intérêt. Et donc peu rentables. Un exemple ? L’action de Tesla, qui termine la pire année de son existence. Celle-ci a fondu à 109,10 dollars, loin de son record de 407 dollars en novembre 2021. Un nombre croissant d’analystes préviennent d’ailleurs que les difficultés ne font que commencer pour Tesla, qui fait face à un ralentissement de la demande. "À l’inverse, les valeurs qui sont bien assises sur leur marché, typiquement les produits de grande consommation, ont mieux résisté."
Les personnes qui ont investi dans les matières premières ont également réalisé un choix rentable. "C’est assez logique, étant donné que les prix des matières premières ont énormément augmenté, et que ça a bénéficié aux entreprises actives dans ce secteur. Si vous avez investi dans des entreprises pétrolières ou gazières, forcément, vous avez tiré votre épingle du jeu, Cela dit, c’est lié à des situations dramatiques... D’un point de vue environnemental, ce n’est pas terrible non plus. Mais dans une pure logique d’investissement, c’est un actif qui s’est distingué, on ne peut pas le nier!"