Réfugiés ukrainiens : l’engouement des hébergeurs s’essouffle (vidéos)
Pour certaines familles, l’accueil des ressortissants ukrainiens devient pesant. La Région prendra-t-elle le relais ?
Publié le 27-12-2022 à 06h00 - Mis à jour le 27-12-2022 à 13h18
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Ce conflit aux portes de l’Europe a poussé des milliers de Belges à mettre tout ou partie de leur logement à disposition de ressortissants ukrainiens. Selon les chiffres de Fedasil, à la mi-juillet, 30% des réfugiés qui arrivaient en Belgique avaient besoin d’un logement. "À ce moment-là, 35 à 40% d’entre eux étaient orientés vers une famille d’accueil en Wallonie", précise Amandine Masuy, sociologue à l’Iweps.
- "On est déjà monté à 1100 offres d’hébergements sur la plateforme!"
À cet égard, la plateforme solidarité Ukraine, lancée par le Service public de Wallonie Logement, a permis de mettre en relation les citoyens souhaitant faire une offre de logement et les réfugiés ukrainiens à la recherche d’une solution d’hébergement. "L’engouement a été assez énorme, souligne Stéphanie Ernoux, porte-parole du SPW. On a très vite enregistré des “ matchings ” entre les offres des particuliers et les demandes des réfugiés. On est déjà monté à 1100 offres d’hébergements sur la plateforme!"
Au fil des mois, l’enthousiasme des débuts s’est cependant essoufflé. La période estivale a constitué un tournant dans l’accueil des ressortissants ukrainiens. "Pour beaucoup de familles, c’était assez lourd à assumer sur le long terme. On a eu pas mal de témoignages dans ce sens. Certaines personnes voulaient aussi partir en vacances, mais ne se voyaient pas laisser leur habitation aux Ukrainiens qu’elles accueillaient. C’était vraiment une période charnière, durant laquelle le nombre d’offres a fortement diminué."
La piste des logements conventionnés
Entretemps, les autorités ont envisagé de nouvelles solutions de logement, notamment pour soulager les particuliers. En Wallonie, des logements conventionnés ont progressivement ouvert leurs portes, dès le mois de septembre. "Le démarrage a pris un peu de temps parce qu’il faut tout de même une certaine infrastructure.Il y a aussi un réel accompagnement qui est mis en place au sein de ces centres."
Accueil des Ukrainiens en Belgique: « C’était normal d’accueillir des personnes qui souffrent de la guerre »Internats, maisons de repos, anciens hôtels : la plupart de ces hébergements sont des logements collectifs. La Région en compte actuellement 21 pour environ 950 places disponibles. Un nombre qui reste cependant insuffisant : la Région projette d’ailleurs d’atteindre 1100 places début 2023. Les autorités pourront-elles finalement se passer de l’aide des particuliers ? À en croire les chiffres - moins exhaustifs et précis qu’il y a quelques mois -, pas vraiment. "En Wallonie, on estime qu’environ 60% des réfugiés ukrainiens sont encore hébergés dans des familles", avance Amandine Masuy.
La Région envisage plutôt les deux possibilités d’accueil dans une forme de complémentarité, et entend encore s’appuyer sur la solidarité des citoyens. "La guerre en Ukraine n’est pas finie, on ne sait pas ce qui nous attend dans les prochaines semaines. Les hébergements des particuliers sont donc tout aussi importants que les hébergements conventionnés. L’idée, c’est que les deux stratégies coexistent", souligne Stéphanie Ernoux. Cependant, nous nous rendons bien compte qu’il y a un essoufflement du côté des citoyens. Les coordinateurs locaux, au sein des communes, nous en font part. C’est la raison pour laquelle nous essayons, tant que possible, d’anticiper la diminution des hébergements proposés par les particuliers. "