Pio Marmaï, le pur-sang du cinéma français
À 38 ans, l’insatiable Pio Marmaï est devenu un des chouchous du public français. Et le voici jockey dans " Tempête ", qui sort mercredi. Rencontre.
Publié le 27-12-2022 à 12h00
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Il ne descend plus de selle, Pio Marmaï: dans Pétaouchnok, une comédie déjà dans les salles, où il propose des randonnées à dos de mulet dans les Pyrénées en compagnie de Philippe Rebot ; dans Les trois mousquetaires, nouvelle adaptation du classique d’Alexandre Dumas, dont la sortie est prévue en 2023 et qui le voit incarner Porthos ; et aujourd’hui dans Tempête, où il campe aux côtés de Mélanie Laurentn un jockey et propriétaire de haras qui croule sous les dettes et doit faire face au handicap de sa fille aînée.
Autant dire que ça fait beaucoup de chevaux d’un coup dans la vie d’un acteur qui n’avait pas, jusqu’alors, vraiment fréquenté de canassons: "J’ai démarré de zéro, assure-t-il. Pendant deux mois, j’ai travaillé avec Philippe Vercruysse, un champion qui m’a appris à trotter à raison de quatre séances par semaine. D’abord sur des engins plutôt lourds, pour me faire la main, puis sur de plus en plus légers jusqu’à embarquer seul à bord de véritables sulkys en carbone, qui ne pèsent pas plus de dix kilos."
Une sensation grisante, qui a beaucoup plu à ce grand fan de… moto: "Ma mère en faisait quand elle était enceinte de moi. On était dans les années 70-80, ça n’avait rien de ‘‘normal’’. Et c’est vrai que j’ai gardé en moi le goût de la vitesse." Difficile, pourtant, de comparer un bolide capable de dévorer le bitume à plus de 300 à l’heure avec un sprint derrière cheval: "C’est différent, c’est sûr, mais tout de même très grisant. Quand on a reconstitué le Grand Prix d’Amérique que (NDLR: attention spoiler) je remporte, j’ai même fini par oublier, un instant, où je me trouvais, et que j’étais en train de tourner un film: quand vous filez aux côtés de quinze autres gaillards et embarcations, que vous avez le souffle du cheval de derrière dans la nuque, le bruit, la tension, vous vous prenez au jeu. Et quand je suis arrivé, je vous promets qu’un instant, j’ai exulté comme si je venais réellement de gagner la course."
S’appeler Marmaï et devenir père
C’est pour cette poussée d’adrénaline que Pio Marmaï a accepté le projet Tempête. Pour elle et parce que Christian Duguay, le réalisateur de cette adaptation d’un roman paru à l’École des Loisirs en 2012 sous le titre Tempête au haras, sait y faire quand il s’agit de mettre des chevaux en scène puisqu’en 2013, il avait déjà réalisé Jappeloup, un biopic dans lequel Guillaume Canet incarnait le cavalier français Pierre Durand, médaillé d’or aux Jeux Olympiques de Séoul en 1988. "Un cheval, c’est un partenaire particulier, concède Pio Marmaï. Finalement, c’est comme… un enfant: il tourne quand il a envie de tourner. J’ai beaucoup appris de cette relation."
Il a beaucoup donné, aussi, de sa propre vie. Et de sa jeune expérience de papa, lui qui… ne s’appelle donc pas Marmaï pour rien: "C’est sûr, concède ce père d’une petite fille de 2 ans, prénomme Pia et née de son union avec la danseuse étoile Charlotte Ranson, que ça vous change: vous êtes naturellement plus attentif aux autres et, en tant qu’acteur, perméable à de nouvelles émotions."
« Tempête », film familial de Christian Duguay. Avec Pio Marmaï, Mélanie Laurent, Carman Kassovitz et Kacey Mottet Klein. Sortie le 28/12.