Éclairage public: plus de 37.000 lampes superflues dans les communes en Wallonie
Les services publics wallons ont établi une liste de points lumineux qui ne seraient pas nécessaires. Leur suppression serait un plus pour l’environnement et permettrait des économies aux communes.
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Publié le 01-12-2022 à 11h35 - Mis à jour le 02-12-2022 à 09h45
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En 2020, alors que la Belgique vit au rythme des vagues de Covid, Thierry Kervyn et des collègues du département de l'Étude du Milieu naturel et agricole (DEMNA) du Service public de Wallonie planchent sur des solutions pour limiter la pollution lumineuse dans le sud du pays et plus particulièrement à proximité des sites Natura 2000.Pour cela, l’équipe contacte les GRD, les gestionnaires de réseaux de distribution (Ores et Resa), et une réflexion approfondie est menée sur les 605.330 points lumineux communaux existants. “Ils sont principalement situés le long des voiries communales, à quelques exceptions près. On parle bien de « lampes de rue ». Ce nombre ne tient donc pas compte des éclairages décoratifs de bâtiments, monuments, arbres, falaises,... explique Thierry Kervyn. Parmi ce nombre, le DEMNA identifie 37320 points lumineux potentiellement superflus, c’est-à-dire situés à plus de 50 mètres de tout bâtiment renseigné au cadastre.” Cela représente une moyenne de 6%.
Pour découvrir les points lumineux de votre quartier, de votre rue, zoomer sur votre commune dans la carte ci-dessous:
Sur la carte de la Wallonie, ces milliers de points lumineux superflus sont répartis en 3 catégories. En rouge, les points à proximité des zones Natura 2000. Ils sont considérés comme prioritaires. En orange, les points dans les zones non urbanisables au plan de secteur. En jaune, les points en zones urbanisables mais pas encore urbanisées (un parc d’activités où des routes auraient déjà été construites mais où aucune entreprise n’est encore venue s’implanter).
Cette carte a été mise en ligne dans le courant de l’année 2021 et communiquée à Resa et Ores ainsi qu’aux communes.
De 1 à 21% d'éclairage superflu
Au niveau des communes wallonnes, l’éclairage superflu représente entre 1 et 21% de l'éclairage total. Cette différence s'explique notamment par un héritage du passé: ldans le Hainaut et le Brabant wallon, des points lumineux ont été placés entre tous les villages car l'éclairage était géré par des opérateurs s'occupant de la gestion et de la production, ce qui représentait donc moins un frein.
Cliquez sur votre commune pour connaître le taux d'éclairage superflus :
Informés, les GRD n’ont cependant pas la main. Il revient à chaque commune de décider.
Un peu plus d’un an plus tard, cette carte qui avait une visée environnementale rencontre aujourd'hui une préoccupation énergétique et économique avec un paysage wallon scindé entre les communes dont l’éclairage public est géré par Ores et les autres à charge de Resa.
Un projet pilote à Mons
La suppression de l’éclairage public semble toutefois une question sensible. Peu de communes ont pris en compte ce travail. Même si les choses commencent un peu à bouger.
Comment Chaumont-Gistoux a déjà réussi à réduire de 15% le nombre d'éclairage publicC’est le cas à Mons où un projet pilote a été lancé pour le village de Harmignies. Sur base des informations fournies par le SPW, le service environnement montois va organiser des marches exploratoires à partir de ce mois de décembre. L’objectif ? “Croiser les indications théoriques et la réalité du terrain”, explique Louise Roman, la responsable du projet. Outre le service environnement, ce travail se base sur la collaboration avec le service participation citoyenne et le service technique. “Nous avons également pris contact avec la police.”
Un projet pilote qui restera d’abord cantonné à Harmignies avant une éventuelle déclinaison sur l’ensemble du territoire montois.