Bronchiolite : quand faut-il s’inquiéter ?
Une vague de bronchiolite sature les hôpitaux. Comment reconnaître cette maladie respiratoire chez l’enfant, et comment bien réagir.
Publié le 30-11-2022 à 18h06 - Mis à jour le 30-11-2022 à 18h07
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La bronchiolite a supplanté le covid et la variole du singe dans la graduation du thermomètre des inquiétudes parentales. Effet de saison, effet médiatique. Les hôpitaux sont actuellement surchargés par les malades. Cette infection virale infantile est fréquente à l’arrivée de l’automne et de l’hiver, mais bénigne dans la plupart des cas. Quand donc faut-il s’inquiéter ?
"Tout dépend de l’âge et de l’état. Tout enfant de moins de trois mois qui fait de la fièvre devrait être vu par un médecin, parce qu’il a moins de défense contre les infections", explique Julie Frère, pédiatre-infectiologue du CHU de Liège. Le premier réflexe est donc de consulter, sans attendre, son généraliste ou le pédiatre attitré.
Pour les enfants plus âgés, au-delà d’un an et demi, une fièvre de plus de 39 degrés qui durerait quatre ou cinq jours doit signer l’alerte, dit-elle, surtout si l’enfant semble apathique et éprouve des difficultés à s’alimenter et à s’hydrater.
Des efforts pour respirer
La bronchiolite est une inflammation des bronchioles, la partie terminale de l’appareil respiratoire. Les tissus gonflent, les sécrétions augmentent, la lumière des bronches se réduit, entraînant des difficultés à respirer. La maladie, épidémique, touche avant tout les enfants.
Comment la différencier d’une grippe ou d’un simple rhume, voire du Covid ? Le tableau clinique est similaire: toux et fièvre. Suit une gêne respiratoire. La respiration devient rapide, bruyante à l’expiration. Respirer demande un effort. Une surveillance étroite est nécessaire durant les deux premiers jours, à la recherche de signes d’aggravation.
"On peut rechercher le virus sur un frottis, mais on n’a pas d’antiviraux spécifiques et connaître le virus responsable, cela ne change pas grand-chose pour l’enfant", souligne Julie Frère. Un généraliste pourra aisément faire la différence avec une pneumonie, plus localisée dans les poumons, et qui se traite par antibiotiques car d’origine bactérienne. Pour les virus, en dehors d’une surinfection, l’antibiotique est inutile. "Le traitement ici est une prise en charge globale."
L’enfant atteint respire mal, aura le nez qui coule, une toux intense, sèche, parfois sifflante, une fièvre souvent légère. On note une baisse d’activité. Il a moins d’appétit, éprouve des difficultés à avaler et à dormir. Des vomissements aussi, sur ses efforts à respirer. Il faut se montrer attentif au risque de déshydratation.
À l’hôpital, on accueille surtout les enfants les plus jeunes, et les plus fragiles. On l’assiste à s’alimenter via une sonde gastrique, on supplée au besoin d’oxygène et des machines non-invasives l’aideront à respirer, "ce qu’on ne sait pas faire à la maison", souligne la pédiatre liégeoise.