Procès des attentats de Bruxelles: Convoqué, Jacky ne veut pas être membre du jury
Jacky figure parmi les plus de 600 Bruxellois convoqués ce mercredi comme candidat juré au procès des attentats de Bruxelles. Au niveau professionnel, c’est impossible pour lui de se libérer.
Publié le 29-11-2022 à 15h42 - Mis à jour le 29-11-2022 à 17h28
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Comme plus de 600 Bruxellois, Jacky (prénom d’emprunt) se présentera ce mercredi à 9h au Justitia à Evere. À 45 ans, cet indépendant a été convoqué en vue du tirage au sort qui désignera 36 jurés en fin de journée. Sa boîte, Jacky la gère seul, sans employé. Mettre tout son boulot entre parenthèses pendant plus de 6 mois, c’est inimaginable. Et ce n’est pas une question de rémunération car il estime que le défraiement semble correct. "On a une indemnité journalière pour les déplacements. Et la rémunération est calculée sur base des revenus de l’année précédente." La crainte est plus sur le long terme: "si je quitte mes clients pendant un certain temps, ils vont aller voir ailleurs."
Le quadragénaire n’a pas mis en place de stratégie particulière pour être récusé. "Mais j’ai préparé une série de documents qui expliquent mes projets et pour lesquels je suis indispensable." En souriant, il estime que "ce serait plus simple de demander d’abord à ceux qui sont motivés."
« Impossible de m’organiser »
Jacky savait qu’il figurait dans une réserve pour les jurys d’assises. Mais la surprise était de mise fin octobre. "Un huissier m’a amené le courrier. Quand j’ai lu les noms (des accusés), je me demandais qui étaient ces gens. Après j’ai reçu un autre courrier avec le planning, l’organisation. " Un procès moins chronophage aurait pu l’intéresser mais dans ce cas, "c’est impossible de m’organiser. En plus, l’ancien site de l’OTAN est à l’autre bout de Bruxelles."
Quant à la nature terroriste du procès, il n’est pas particulièrement inquiet, mais plutôt interloqué. "Je ne comprends pas trop l’enjeu. Si je comprends bien, le principal accusé est déjà mort, d’autres ont déjà été condamnés en France: quelle est l’utilité de tout ça ? Cela donne l’impression que c’est un truc pour écouter les victimes…"