Les Belges se ruent sur les vêtements chauds
Face à la flambée des prix de l’énergie, les consommateurs se tournent davantage vers les vêtements thermiques qui connaissent un succès inédit.
Publié le 26-11-2022 à 07h00
Mettre une petite laine pour affronter la chute des températures n’a rien d’exceptionnel en cette période. Mais alors que les prix de l’énergie s’envolent, le secteur de l’habillement observe, depuis plusieurs semaines, un véritable rush sur certaines catégories de vêtements. Dans l’optique de baisser le radiateur, les consommateurs se tournent en effet largement vers le prêt-à-porter thermo-régulant.
Des traditionnels sous-vêtements et t-shirts, en passant par les collants et autres pulls : l’enseigne Damart fait partie des marques qui connaissent un succès fulgurant avec la crise actuelle. C’est bien simple, les ventes de vêtements de la gamme Thermolactyl ont doublé par rapport à une année classique. "Nous avons même connu un boom cet automne, durant lequel les ventes ont été multipliées par six pour cette catégorie ", affirme Patricia Coeck, porte-parole de l’enseigne.
Sur le terrain, on confirme également cette tendance. Sabine Moiny travaille chez Damart depuis de nombreuses années. Gérante de la boutique de Bouge, en région namuroise, elle n’avait jamais vécu un tel lancement de saison. "Notre clientèle a été multipliée par six, on n’arrête pas! La marque cible les plus de 55 ans mais aujourd’hui, on habille vraiment toutes les générations, de la grand-mère à la petite-fille !"
Le pic de ventes se situe d’ordinaire aux mois de novembre et décembre, lorsque la fraîcheur s’installe durablement. "Mais, cette fois-ci, on était environ un mois à l’avance. La crise énergétique est évidemment dans tous les esprits… Les clients ont clairement anticipé leurs achats. Dès qu’ils ont entendu parler de la flambée des prix, ils sont arrivés chez nous!"
L’effet télétravail
Dans les allées de la boutique namuroise, c’est effectivement l’argument de la sobriété énergétique qui prédomine. "Je viens ici pour acheter des vêtements chauds à ma petite-fille qui vit dans une maison où tout est ouvert. Ce n’est pas l’idéal vu le contexte...", nous explique une cliente.
Un peu plus loin, Marie-Louise scrute les blouses et t-shirts thermo-régulants. "Je viens ici pour ma sœur, mais j’ai essayé une pièce aussi, et c’est vrai que ce n’est pas mal du tout !" Comme la gérante du magasin, elle constate que la clientèle a changé ces derniers temps. "Ce type d’article n’est plus réservé aux personnes âgées, comme moi, sourit Marie-Louise. On sait par exemple que les employeurs ne vont pas surchauffer leurs locaux cet hiver. On entend beaucoup parler de la limite à 19 degrés. Je pense que cela fait peur à de nombreux travailleurs qui cherchent donc des alternatives..."
Sabine Moiny évoque également l’impact du télétravail pour justifier l’élargissement du public cible: "C’est logique, si on reste à la maison, on n’a pas nécessairement envie de consommer davantage de chauffage. C’est vraiment un argument que nos clients avancent très régulièrement."
Stocks sous pression
Face à la hausse de la demande, l’enseigne a-t-elle adapté ses stocks ? Selon Damart, tout a été mis en œuvre pour répondre aux attentes des consommateurs et optimiser l’approvisionnement. "Le Thermolactyl est un produit technique et les délais de production ne peuvent être raccourcis, mais nous avons avancé les livraisons du printemps-été 2023 pour répondre aux besoins", assure Patricia Coeck.
Dans sa boutique, Sabine propose encore un vaste choix d’articles. Si le budget des clients n’a pas explosé, les pièces Thermolactyl remplissent néanmoins largement le panier des familles. "Il est vrai qu’on a connu une période de rush… qui perdure malgré tout! Si on continue dans cette voie, le risque, c’est effectivement que cela commence à poser problème en termes de stocks..."