La prochaine campagne de vaccination suspendue à une bataille juridique
Le fédéral ne sait toujours pas qui sera son prestataire pour le stockage et la distribution des vaccins en septembre.
- Publié le 22-07-2022 à 19h26
- Mis à jour le 22-07-2022 à 19h30
:focal(545x340.5:555x330.5)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/7EOMSZNMVZGIRGT3X4WNMN2C6Y.jpg)
C’est le ministre fédéral de la santé Frank Vandenbroucke (Vooruit) qui le dit : une vague de contamination est loin d’être exclue après les vacances d’été, d’où le choix, par le fédéral, de lancer une nouvelle campagne de vaccination début de septembre, en particulier à destination des personnes à risque.
A priori, pas de quoi paniquer; les précédentes campagnes, effectuées en collaboration avec l’actuel distributeur de vaccins, qui gère également le stock stratégique (lire ci-dessous), ont pu être menées à bien. Sauf que ce prestataire, l’entreprise belge Medista a justement été écarté récemment suite à un nouvel appel d’offres. Pour des raisons budgétaires, jure-t-on du côté du cabinet du ministre Vandenbroucke. Mais voilà, Medista a déposé un recours au Conseil d’État, s’estimant lésée par l’attribution du marché (son contrat courait jusqu’à 2025, avant d’être cassé par le fédéral).
Bataille juridique
Du côté du fédéral, on ne fait aucun commentaire sur les griefs du prestataire, qui se plaint entre autres choses des nombreuses factures impayées par l’État lui-même (pour au moins trois millions d’euros). Surtout, l’identité du prochain prestataire va dépendre de la décision du Conseil d’État, attendue au plus tard, selon le SPF santé, pour mi-août. En attendant, l’administration fédérale avance les yeux bandés : à l’heure actuelle, la procédure d’attribution du marché peut tout aussi bien être suspendue, puis annulée, ou au contraire, le "go" peut être donné aux prestataires choisis par le fédéral à l’issue de cette nouvelle offre de marché public (selon les informations glanées par l’ Avenir , il s’agirait de Movianto et Raes).
En cas de suspension puis d’annulation d’attribution du marché public, le prestataire resterait donc Medista. Ce qui reviendrait à une forme de continuité dans le chaos : les relations de l’entreprise avec le SPF sont loin d’être au beau fixe. Les communications, auparavant régulières, sont réduites à peau de chagrin, ou par voie d’avocats interposés.
"La relation s’est vraiment envenimée ", se lamente Medista par voie de communiqué, accusant les fonctionnaires du SPF santé publique d’être à l’origine d’une "série de dysfonctionnements" (lire ci-dessous) que l’administration mettrait sur le dos de son prestataire.
Du côté du fédéral, l’on affirme avoir allongé la procédure dite "stand still", qui désigne le laps de temps entre la désignation des prestataires et la signature effective du contrat. Aucune raison n’est invoquée, mais, selon Medista, l’un des nouveaux prestataires responsables du stockage des vaccins ne disposerait pas - en Belgique du moins - des autorisations nécessaires pour entreposer les vaccins Pfizer, qui nécessitent un stockage à une température de -80 degrés. Difficile d’interroger qui que ce soit sur ce point, puisque rien n’est officiel pour le moment. Le fédéral, lui, voit la prochaine campagne de vaccination approcher comme une bombe à retardement.