Olivier Vandecasteele, un cas de conscience à la Chambre
Le projet de loi devant permettre le transfèrement de condamnés vers l’Iran fait débat avant un vote ce mercredi à la Chambre.
- Publié le 19-07-2022 à 21h49
- Mis à jour le 13-01-2023 à 17h36
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"Je suis passé par tous les états" , confesse ce député fédéral après six heures de débat (et ce n’était pas terminé à l’heure d’écrire ces lignes) sur le projet de loi qui prévoit le "transfèrement de personnes condamnées" de la Belgique vers l’Iran. Le contexte actuel doit beaucoup à cette crise de conscience qui a agité la Chambre ce mardi, avant un vote pour ou contre ce mercredi : côté contre, la loi ouvrirait la voie à une libération d’un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné à vingt ans de prison pour avoir fomenté un attentat contre la résistance iranienne réfugiée en France et évité de justesse en 2018. Côté pour, cette loi permettrait d’activer un levier diplomatique supplémentaire afin de libérer l’humanitaire Olivier Vandecasteele, incarcéré sans motif à Téhéran depuis le 24 février dernier, dans des conditions vraisemblablement inhumaines.
Détention injuste
Le ministre de la justice Vincent Van Quickenborne (Open VLD) a lourdement insisté sur cette détention "injuste" pour défendre le projet de loi, initié dès 2016.
"Cela fait des mois qu’il doit dormir par terre, rongé par la maladie, il a perdu 16 kilos" a lancé le ministre, louantdignité de la famille, reçue conjointement avec le Premier ministre la semaine passée. Laquelle famille n’ignore pas l’impact que pourrait avoir un vote positif, ce mercredi. S’adressant aux députés par l’entremise d’une lettre ouverte, la famille et les proches expliquent leur démarche : "Vous avez ce jour entre vos mains la possibilité d’offrir à Olivier la seule opportunité qu’une instance démocratique se penche sur son cas et mette en place les bases légales nécessaires pour sa libération prochaine. Ce processus s’inscrit dans un cadre normal et indispensable de maintien des relations diplomatiques entre les États, dans le respect du droit international."
Certains députés ne l’entendent pas de cette oreille : "La défense du ministre s’appuie quasi exclusivement sur le cas Vandecasteele" , a tonné le député N-VA Peter de Roover, fermement opposé au projet de loi, qu’il considère comme un traité "Assadi" .
Hadja Lahbib, la nouvelle ministre des Affaires Étrangères, a sans surprise défendu le projet de loi du gouvernement, soulignant l’impuissance actuelle de la diplomatie en vue de déverrouiller la cellule d’Olivier Vandecasteele. L’ambassadeur d’Irana été "convoqué cinq fois, ce qui n’était jamais arrivé" , a-t-elle rappelé, actant que cela n’avait eu aucun effet. "Hausser le ton revient à crier dans le désert" , a-t-elle argué.