Consigne des bouteilles et canettes: L’exemple des Pays-Bas pour convaincre les députés wallons?
La consigne de bouteilles PET ça fonctionne, ont constaté aux Pays-Bas des députés wallons. On le fait chez nous alors ?
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- Publié le 29-06-2022 à 06h00
- Mis à jour le 29-06-2022 à 09h23
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Une délégation de parlementaires wallons de la commission Environnement s’est rendue la semaine dernière aux Pays-Bas. Objectif de ces deux journées de visites et rencontres? Découvrir le système de consigne que nos voisins bataves ont mis en place pour les grandes et petites bouteilles en plastiques et qu’ils étendront aux canettes en avril 2023.
Le débat sur la consigne agite la commission Environnement depuis plusieurs mois, notamment suite à la proposition de décret de François Dequesnes (Les Engagés) qui vise à instaurer chez nous un tel système de reprise de ces contenants qui sont trop souvent balancés dans la nature. L’exemple des Pays-Bas a-t-il démontré qu’il est transposable chez nous? François Dequesnes n’en doutait déjà pas. Mais la visite a permis de répondre à certaines questions et de balayer les réticences que certains parlementaires de la majorité avaient encore, estime-t-il. L’une d’elles concerne la compatibilité de la consigne avec la collecte sélective en porte à porte (les sacs bleus). Cela fonctionne sans souci aux Pays-Bas, dit le député des Engagés. En outre, la consigne favorise l’économie circulaire car la “pureté” des flux permet de répondre aux normes de l’Europe en matière de plastiques alimentaires (95%) nécessaires à la fabrication de bouteilles recyclées. Les revenus générés par cette matière pour le recyclage et ceux issus des consignes – 15 et 25 cents selon la taille de la bouteille – qui ne sont pas retournées (10%) permettent de couvrir les frais du système, note le député Christophe Clersy (écolo). François Desquesnes, lui, évoque un coût résiduel (à charge des producteurs) de 1,5 cent par bouteille. C’est peu. Et " largement moins que le coût de ramassage des déchets sauvages qui s’élève à 85 millions en Wallonie où les bouteilles et canettes représentent un tiers de ces déchets. "
De son côté, Olivier Maroy (MR) note qu’une des " clés du succès néerlandais est sans doute le fait que les producteurs restent propriétaires de la matière plastique de bout en bout ". Ce qui favorise la réponse aux exigences européennes du bottle to bottle . S’il reconnaît que l’exemple des Pays-Bas laisse penser que la collecte (" qui n’est pas le même que chez nous ") et la consigne peuvent coexister, il faut s’assurer, en Wallonie, que la consigne ne nuirait pas au système des sacs bleus. " Qui a démontré son efficacité avec 90% de retour des PMC alors que les Pays-Bas ne sont encore qu’à 80%. " Pour Olivier Maroy, pour éviter que collecte et consigne ne se concurrencent, il faudrait que ce soit le même opérateur (" et je ne dis pas que ça doit être Fost Plus ") qui les gère.
Si l’escapade batave a utilement éclairé les députés wallons, elle n’a donc pas levé les incertitudes pour tous quant à une transposition du système en Wallonie. Voilà qui promet encore de beaux débats politiques sur le sujet.