Clérisse, Van Hamme, Rambaud, etc.: nos 8 coups de cœur (ou de griffe) BD du jeudi 9 juin 2022
Le jeudi, c’est le jour de notre sélection bande dessinée. Avec, cette fois, un moine copiste, la suite de l’arbre généalogique de Largo Winch ou encore un pamphlet venu se moquer du cinéma français. Entre autres plaisirs. Bonnes lectures. Des chroniques à retrouver, aussi, dans La Librairie de L’Avenir.
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Publié le 09-06-2022 à 10h00
1Feuilles volantes

Le résumé de l’éditeur
Trois personnages à trois époques différentes, avec un point commun: ils racontent des histoires avec des images. Un moine copiste du Moyen Âge invente un récit imagé et un procédé d’impression, un jeune garçon au 20e siècle découvre le pouvoir inouï de la bande dessinée, et sa fille au 21e siècle vit de la création virtuelle.
Chacun éprouve les nécessités vitales de la création et doit affronter des dangers et désillusions propres à leurs époques…
Notre avis en un mot (puis quelques autres): JOUISSIF
Au Moyen Âge, dans les années 90 et dans un futur proche, trois auteurs tentent de vivre de leur passion, le dessin, sans savoir que leurs destins sont intimement liés. Mais jusqu’à quel point?
Un ouvrage brillant, qui joue avec le lecteur habilement et se veut autant ode à la création qu’une réflexion sur la notion même de personnage. Une lecture et un exercice assez jouissifs.
2Lord Gravestone (T.1)

Le résumé de l’éditeur
John Gravestone, fils unique d’un chasseur de vampire tué au combat, a fait très tôt le vœu de venger son père et de continuer son œuvre. Pour l’heure, l’éducation austère imposée par son oncle ne lui a pas encore permis de tenir sa promesse.
Mais il était écrit que l’héritier des Gravestone marcherait dans les pas de son géniteur et affronterait un jour les mêmes démons que lui. Aussi, quand l’étrange Camilla von Holbein – puissante strige et ennemie jurée de sa famille – ressurgit du passé, John peut enfin embrasser son destin.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): PRENANT
Fils de chasseur de vampire, métier qu’il a embrassé lui-même, John Gravestone se trouve confronté à la puissante Camilla von Holbein, strige et ennemi jurée de la famille.
Une jolie déclinaison du genre, placée en amont du Dracula de Bram Stoker. Prenant, vraiment.
3La fortune des Winczlav (T.2)

Le résumé de l’éditeur
Oklahoma, 1910. La vie de Thomas Winczlav, fils de Milan, prend un tournant radical lorsqu’il se découvre héritier des richissimes Whiskies O’Casey, qu’il va devoir partager avec sa sœur jumelle, Lisa…
Alors que la Première Guerre mondiale éclate, Thomas – parfois crédule et souvent volage – va tenter de faire fructifier son affaire, adoptant le nom de "Winch".
Pendant ce temps, Lisa, femme libre passionnée d’aviation, va se tailler sa place dans un ciel de guerre dominé par un certain Baron rouge…
Notre avis en un mot (puis quelques autres): FIASCO
On déroule l’arbre généalogique des aïeux de Largo Winch. Avec ici Thomas, producteur de whiskey juste avant la prohibition, et Lisa, aviatrice.
Sauf que, bien plus encore que dans le premier volet, tout est survolé, pour ne pas dire bâclé. Et que vite, on se contrefout des sorts respectifs de ces personnages inodores et incolores. Plus embêtant: les dialogues parfois à la frontière d’une goujaterie très XXe siècle imaginés par Jean Van Hamme.
Un préquel qui vire tout doucement au fiasco, malgré le dessin toujours élégant de Berthet (dont le lettrage est, néanmoins, parfois difficile à déchiffrer).
4Une bonne comédie romantique française

Le résumé de l’éditeur
Dans Une bonne comédie romantique française, Yann Rambaud détourne avec un humour absurde irrésistible les codes du genre en offrant une véritable histoire d’amour, aidé d’un narrateur qui nous accompagne pour nous expliquer les rouages d’un scénario, les techniques de mise en scène.
Nul doute qu’après la lecture de ce livre nous ne regarderons plus les comédies romantiques de la même façon.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): PERTINENT
Une bonne comédie française, ça nous change. Surtout quand il s’agit, comme ici, de moquer le genre, et plus largement ses clichés, trucs et astuces pour ferrer le spectateur.
Abscons, souvent pertinent, parfois hilarant.
5Wild Bill Hickok

Le résumé de l’éditeur
On l’appelait Wild Bill. De son vrai nom James Butler Hickok, il était considéré comme le meilleur tireur de l’Ouest. Sans plan ni fortune, ce dandy au style flamboyant suscitait une admiration mêlée d’effroi, semblant ne s’intéresser qu’aux femmes, au poker et au whisky.
Un caractère bien trempé et une habileté à manier les armes à feu qui lui vaut de représenter la loi dans les territoires sauvages du Kansas. Un soir d’octobre 1871, sa vie bascule. Lors d’une intervention, il tue par erreur son adjoint et ami.
Le vague à l’âme, Hickok rend son étoile de marshal et erre dans les Plaines. Sans conviction, il accepte de paraître lors de spectacles populaires à la gloire de l’Ouest.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): PLAT
On a déjà beaucoup tartiné sur Wild Bill Hickok, figure légendaire de l’Ouest auquel est pourtant consacrée, ici, une nouvelle bio. Logique: ça se passe dans la collection La véritable histoire du Far-West .
Véritable, peut-être, mais sans valeur ajoutée. Assez plat, pour être honnête.
6Bagnard de guerre

Le résumé de l’éditeur
Après ses déboires dans les tranchées, Ferdinand Tirancourt se retrouve au bagne de Cayenne pour y purger une peine qui, comme celle des autres insoumis dont il va partager le quotidien, sera longue et définitive.
Envoyé au terrible camp forestier de Charvein, réservé aux fortes têtes, il est pris en grippe par un surveillant qui prend un plaisir pervers à le harceler.
Pourtant, ce n’est pas ce qui inquiète le plus Ferdinand; c’est cet autre prisonnier, étrange et silencieux, qui semble épier le moindre de ses gestes.
Notre avis en un mot (puis quelques autres): RÉSILIENT
Condamné au bagne malgré son acte de bravoure à la fin de Pinard de guerre, Ferdinand, ex-vendeur de mauvais vin aux troupes de la première ligne, découvre Cayenne.
De quoi réduire son espérance de vie. Mais Ferdinand, sacrément résilient, a plus d’un tour dans son sac.
Classique, mais solide.
7Aphrodite (T.1/2)

Le résumé de l’éditeur
Née des membres d’Ouranos tranchés par Cronos et échus dans la mer, Aphrodite s’extrait de l’écume pour devenir la déesse de l’amour, du désir et de la beauté. Dès cet instant, ses charmes ont décidé du sort de bien des hommes. Dieux et mortels, la déesse a le pouvoir de les faire tous succomber.
Mais toutes les amourettes d’Aphrodite ne sont pas identiques. De certaines sont nées des passions comme avec Arès, d’autres ont mis au jour des progénitures comme avec Anchise.
C’est d’ailleurs avec ce dernier qu’Aphrodite a enfanté Énée, héros de Troie, qu’elle protégera au risque de mettre sa beauté en péril…
Notre avis en un mot (puis quelques autres): FRUSTRANT
La déesse de l’amour: tout un programme pour ce nouvel album de la collection consacrée aux mythes grecs.
Pas le meilleurtant il papillonne (logique, non?) sans jamais s’attarder. Ce qui rend la chose frustrante.
Même le dossier rédigé par Luc Ferry en fin d’album semble expédié.
8Scotland (T.1)

Le résumé de l’éditeur
De retour d’Amazonie, Kathy Austin part en Écosse pour prendre quelques jours de repos dans un manoir, sur les terres familiales.
Arrivée au village de Killwood, elle découvre avec stupéfaction que cette maison a brulé. Avec l’aide de la police locale, Kathy comprend peu à peu que d’étranges phénomènes se sont produits dans la région.
Pendant ce temps, dans les profondeurs d’un château situé en bord de mer, un groupe d’hommes et de femmes s’activent dans le plus grand secret et tentent d’extraire un mystérieux artefact, encastré dans la pierre…
Notre avis en un mot (puis quelques autres): BIZARRE
Après la Namibie, le Kenya ou, dernièrement, l’Amazonie, voilà Kathy Austin, notre enquêtrice préférée, envoyée en Écosse.
D’abord parce qu’elle y a hérité d’un manoir incendié. Ensuite parce que s’y passent de drôles de choses.
La meilleure entame des quatre sagas emmenées par la miss.