Les scolytes sont de retour, mais moins nombreux
Les attaques de scolytes dans les épicéas ont débuté. Mais ce premier envol, plus tardif, laisse espérer des dégâts moindres cette année.
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- Publié le 02-06-2022 à 06h00
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Les scolytes ont pris leur premier envol de l’année il y a trois semaines. Ce n’est évidemment pas une excellente nouvelle pour les épicéas wallons que la petite bestiole aime dévorer.
La bonne nouvelle toutefois, c’est que ce premier envol a eu lieu un mois et demi plus tard que ceux des années du plus fort de la crise, entre 2018 et 2020. " Cela signifie donc que, comme en 2021, nous ne devrions connaître que deux envols cette année ", indique Quentin Leroy, responsable du suivi des dépérissements forestiers à l’Observatoire wallon de la santé des forêts. Deux envols, c’est une génération en moins de l’insecte que ce qu’a eu à subir la forêt wallonne en 2018, 2019 et 2020. Et ça fait une nette différence. " Car la population des scolytes se reproduit de manière exponentielle et c’est donc la troisième génération qui fait le plus de dégâts. Cette année, le risque d’en avoir une 3eest désormais très faible. ", indique Qentin Leroy.
Les pièges? Inefficaces
Les dégâts seront donc moindres dans les peuplements d’épicéas, mais ils ne seront pas nuls. D’où l’importance de continuer à inciter les propriétaires et exploitants forestiers à abattre, évacuer ou écorcer au plus vite les arbres scolytés pour limiter la propagation. Le gouvernement wallon avait fixé un délai de 15 jours dans un arrêté. Mais celui-ci était provisoire et s’est éteint en octobre. " On ne peut pas exclure une recrudescence localement, quand les arbres scolytés sont laissés en forêt , dit Quentin Leroy. Mais la plupart des exploitants restent attentifs à évacuer au plus vite les arbres atteints. "
C’est d’autant plus essentiel qu’une récente étude menée par le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) avec le Département de la Nature et des Forêts a démontré l’absence d’effet significatif du piégeage, par pièges-fenêtres ou par arbre-piège (l’insecte est attiré par des phéromones). Même si chaque piège peut attirer plusieurs milliers d’insectes, cela reste très faible par rapport à la population totale. Pire: localement, ce type de piège pourrait provoquer une recrudescence des attaques, selon l’étude du CRA-W. Qui a par contre observé un réel effet de l’hygiène forestière sur la réduction des attaques.
Par ailleurs, sur le front politique, la ministre wallonne de l’Environnement Céline Tellier a indiqué cette semaine en commission du parlement wallon que le rapport sur un mécanisme en vue d’assurer la gestion des risques sanitaires et climatiques en forêt est en cours de validation par son administration. Les ravages des scolytes sont évidemment au cœur de ce dossier. La ministre Tellier a toutefois déjà indiqué qu’aucun État de l’UE ne dispose d’une stratégie globale d’assurance pour les forêts.
" L’administration doit encore analyser les possibilités d’adaptation de l’un ou l’autre système à l’échelle de la Wallonie et il y aura ensuite une concertation avec le secteur ", a-t-elle dit.