L’éolien offshore organise une balade en mer pour mettre un coup de pression
La Belgian Offshore Platform a organisé une visite de ses parcs éoliens en mer. Et rappeler au politique qu’il est urgent de débloquer la seconde phase.
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Publié le 13-05-2022 à 21h26 - Mis à jour le 13-05-2022 à 21h27
Une balade en mer en guise de séduction, ça fonctionne toujours. C’est du moins ce qu’espère la Belgian Offshore Platform (BOP). Cette association d’investisseurs et de propriétaires des parcs éoliens offshore en mer du Nord qui, ce vendredi, a emmené à une cinquantaine de kilomètres au large d’Ostende le Premier ministre Alexander De Croo, les ministres de la Mer du Nord, Vincent Van Quickenborne et de l’Énergie, Tinne Van der Straeten, des membres de la commission énergie du parlement ou encore quelques industriels impliqués dans ces parcs éoliens.
L’invitation avait pour objectif de découvrir au plus près " la pierre angulaire de l’accélération de la transition et de l’indépendance énergétique de la Belgique ", indique la BOP. Mais aussi, et surtout sans doute, de mettre un coup de pression sur le politique pour qu’il débloque enfin la seconde phase du développement de ces parcs dans la zone Princesse Élisabeth, dans la partie occidentale de la mer du Nord belge. Or, si le gouvernement doit lancer un premier appel d’offres pour ces zones fin 2023, ce projet accuse déjà trois ans de retard. " C’est un vrai problème car nous avons aujourd’hui du mal à conserver nos équipes de développement, car on ne voit pas de perspective de développement avant 2024 ou même plus loin ", déplore Miguel de Schaetzen, CEO d’Eneco Wind Belgium déjà très active dans plusieurs des 9 parcs belges et qui est prête à s’engager plus loin.
Même si cela se sait peu, les Wallons aussi sont bien présents dans ces éoliennes offshore. Réunis au sein du holding Otary, la socofe, l‘outil d’investissement des pouvoirs locaux wallons dans la transition environnementale, la SRIW, l’outil financier de la Wallonie, et Elicio, filiale de l’intercommunale liégeoise Nethys, y pèsent 500 MW, presque 25% de la capacité actuelle de l’offshore belge.
Par contre, pour ce qui est des retombées économiques pour les entreprises wallonnes, " c’est clair qu’il faudra faire plus ", note Olivier Vanderijst, président du comité de direction de la SRIW, en évoquant l’opportunité que pourraient représenter les futurs parcs de la zone Princesse Élisabeth. Car actuellement, seul Cokerill et la société montoise I-Care y sont actifs pour des activités de maintenance.
Attirer plus d’entreprises wallonnes dans l’éolien offshore? " C’est pour cela que je suis ici ", dit Pierre Mottet, président de l’Union Wallonne des Entreprises, qui compte bien faire passer le message à ses membres. " C’est la ministre Van der Straeten qui m’a invité, car elle trouve que les industriels wallons ne sont pas assez présents dans le projet. Mais c’est peut-être aussi pour que les entreprises wallonnes pèsent pour faire sauter le bouchon de la boucle du Hainaut… " Cette liaison de 380 kV entre Avelgem et Courcelles doit, avec la liaison Ventilus en Flandre occidentale, permettre d’acheminer l’électricité offshore à l’intérieur du pays. Mais ces dossiers sont enlisés dans les recours. Les débloquer est pourtant essentiel, car sans ces cordons vers les terres de nouvelles éoliennes ne serviraient à rien. Pierre Mottet se dit d’ailleurs prêt à endosser ce rôle de “déboucheur”. " Car nos entreprises wallonnes auront aussi besoin de cette électricité. " Sans doute faudra-t-il aussi convaincre les politiques francophones de cette nécessité. Ce qui ne semble pas gagné si on s’en réfère au nombre de parlementaires francophones de la commission Énergie de la Chambre qui ont répondu présent à l’invitation de la BOP. Un seul, l’écolo Samuel Cogolati, avait fait le déplacement.