Les folies fermières [CRITIQUE] - De la boue et des plumes
Inspiré d'une histoire vraie, le nouveau film de Jean-Pierre Améris fait mouche, et touche autant qu'il fait rire.
Publié le 10-05-2022 à 17h00
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Ce que ça raconte
Les temps sont durs pour David, depuis qu’il a hérité de la ferme familiale, située dans ce beau pays de Cantal: les dettes s’accumulent, et la saisie approche. Aussi, pour la sauver, David a-t-il une idée folle: monter un cabaret sur place. La réaction est d’abord hostile, surtout du côté familial, cependant que les artistes recrutés non sans mal se demandent ce qu’ils sont venus faire dans cette galère. Et pourtant…
Ce qu’on en pense
On aime beaucoup Jean-Pierre Améris depuis Les émotifs anonymes. Mais le coup de cœur remonte à plus de dix ans et son parcours s’était, depuis, révélé quelque peu décevant. On est donc très heureux de retrouver, avec ces Folies fermières , inspiré d’une histoire vraie , tout ce qui fait le charme de sa personnalité: de l’originalité, de la drôlerie, pas mal de tendresse aussi, notamment pour ces personnages solitaires, cassés par la vie, ces "timides têtus" qui, à son image, parviennent à concrétiser leurs rêves.
Alban Ivanov, que l’on a l’habitude de voir dans des comédies dispensables, où il est sommé de jouer les benêts sans grande épaisseur, trouve même ici son plus beau rôle de cinéma. Et le symbole est beau, aussi, quand on sait qu’il est lui-même d’origine paysanne.
Un vrai beau film, du genre qui fait du bien, rire et s’attendrir à la fois. Qui vient rappeler, aussi, que la culture n’est pas réservée qu’aux élites (parisiennes). Mais peut aussi, et fièrement, se produire et s’exposer les pieds dans la boue.
Comédie de Jean-Pierre Améris. Avec Alban Ivanov et Sabrina Ouazani. Durée: 1h49.