Arthur Rambo [CRITIQUE] - Le poète torpillé par ses premières œuvres
Le droit à l'oubli, un droit comme les autres? Laurent Cantet pose la question.
Publié le 03-05-2022 à 17h00 - Mis à jour le 03-05-2022 à 18h41
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Ce que ça raconte
Karim D., jeune auteur engagé à gauche, brille sur les plateaux télé et les réseaux sociaux. Tout le monde est d’accord, on a là un prodige des mots, le porte-parole des délaissés des banlieues.
Mais un soir, les regards qui se tournent vers lui passent de l’admiration au dégoût. Karim découvre alors qu’un ancien compte Twitter vient de ressortir des limbes du net. Il se faisait alors appeler Arthur Rambo, et tenait sans honte un discours raciste, misogyne et antisémite.
Ce qu’on en pense
Comme tous les films à thèse, Arthur Rambo soulève des questions propices à ouvrir le débat. En l’occurrence celui, on ne peut plus actuel, de la liberté d’expression sur les réseaux sociaux. Sans prendre position, Laurent Cantet interroge notre rapport aux discours haineux virtuels. Puis il élargit à la question de l’erreur de jeunesse, du droit à l’oubli, et à la deuxième chance.
Sa démonstration basée sur l’affaire Mehdi Meklat, est juste, simple et diablement efficace. Le réalisateur utilise en effet des codes du thriller pour montrer comment la mécanique implacable des réseaux peut broyer un jeune en plein flou identitaire.
Un anti-héros humain dont les motivations restent nébuleuses, jusqu’à la fin du générique
Drame de Laurent Cantet. Avec Rabah Naït Oufella et Antoine Reinartz. Durée: 1h27.