Trop peu de femmes dans les métiers du numérique
Les femmes restent peu nombreuses dans le monde du numérique. Pour changer la donne, de nombreuses initiatives sont prises.
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Publié le 29-04-2022 à 06h00
En Belgique, les femmes restent sous-représentées dans les métiers du numérique. Selon Agoria, la Fédération de l’industrie technologique, seulement un quart des postes occupés dans ces métiers le sont par des femmes.
Ce constat n’est pas propre à la Belgique. Dans l’Union européenne, le constat est même pire: les femmes n’occupent que 17% des postes du secteur des technologies de l’information et de la communication.
Raisons multiples
Comment expliquer cette sous-représentation? Pour Aline Renard, formatrice multimédia chez Interface3.Namur, les stéréotypes qui tournent autour de ces métiers constituent la première raison de cette sous-représentation. "Les personnes qui exercent ces métiers sont souvent représentées comme des geeks, des passionnés, ou encore comme des personnes marginales de la société. Ces clichés sont, dans la plupart des cas, incarnés par des hommes, notamment dans les séries télévisées. Tout cela n’incite donc pas les femmes à s’orienter vers ces métiers."
L’éducation différenciée qui existe entre les filles et les garçons est également une des raisons avancées par Aline Renard. "Depuis toujours, la culture STEM (science, technologie, ingénierie et mathématiques) s’oriente plutôt vers les hommes que vers les femmes." Les filles ont effectivement plutôt tendance à s’orienter vers les langues, ou les sciences humaines plutôt que les filières scientifiques ou techniques, et ce, dès le plus jeune âge. Cela a un véritable impact sur la diversité dans les choix d’études. Selon le Fonds de la recherche scientifique (FNRS), les femmes représentent effectivement moins d’un tiers des diplômes de master en STEM en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Des initiatives mises en place
Pour lutter contre cette sous-représentation, de nombreuses initiatives sont mises en place.
Le SPF Économie a, par exemple, lancé, ce jeudi, une campagne de sensibilisation. Le but de cette dernière est d’attirer les femmes dans les filières, et les métiers du numérique. Pour ce faire, le service public fédéral propose des témoignages de femmes qui exercent dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC). Le but de la campagne est de donner des modèles aux jeunes, mais aussi des capsules vidéo et des exemples d’initiatives inclusives. La campagne de sensibilisation, baptisée #BeDigitalTogether, se terminera ce 7 juin.
À Bruxelles, où l’ASBL Interface3 est également présente, l’association propose des formations non-mixtes. "Cela nous a demandé beaucoup de courage de proposer de telles formations, nous explique Elena Lanzoni, responsable communication chez Interface3, à Bruxelles. Mais ces formations sont un véritable succès. Elles permettent aux femmes de se sentir plus à l’aise, de poser plus de questions et, de facto, d’être mieux formées. Cela est plus compliqué pour elles lorsque l’auditoire est composé majoritairement d’hommes."
Quoi qu’il en soit, il est primordial d’augmenter la place des femmes au sein des métiers du numérique, selon Elena Lanzoni. "Les nouvelles technologies sont omniprésentes à l’heure actuelle: elles sont à la base de notre société. Il est donc important que les femmes participent au futur de ces dernières, et qu’elles ne soient pas juste de simples utilisatrices."
Chaque année, l’ASBL forme, rien qu’à Bruxelles, entre 75 et 100 femmes à des métiers de l’informatique.
L’association contribue ainsi à plus de mixité dans un secteur qui pâtit d’une ségrégation importante.