Gwennaëlle Dekegeleer: «Les médias ont une grande responsabilité»
L’émission « Alors on change » vient d’être primée. L’occasion de faire le point avec Gwennaëlle Dekegeleer, à l’aube de la 10e saison.
- Publié le 08-04-2022 à 06h00
- Mis à jour le 08-04-2022 à 09h22
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Voici quelques jours, l’émission Alors on change de la RTBF – produite en collaboration avec huit télés locales – a reçu un coup de cœur du jury lors de la remise des prix du journalisme constructif organisé par New6S. De quoi réjouir la journaliste et présentatrice Gwenaëlle Dekegeleer qui a rejoint l’équipe du magazine mensuel en 2017. « Cela fait super-plaisir de voir cette émission qui n’est pas toute neuve (NDLR: elle entamera sa dixième saison en septembre) récompensée. C’est la récompense d’un travail que toute l’équipe mène parfois dans l’ombre depuis plusieurs années et cela nous donne une visibilité en interne et en externe. »
C’est un reportage dans les pas d’Adélaïde Charlier lors de la récente COP26 à Glasgow qui a été primé. "Avec le cameraman et réalisateur Renaud Hoyois, nous avons suivi les jeunes de Youth for Climate dans le train du climat afin de mieux comprendre le rôle d’activiste lors d’une COP."
En quasiment dix saisons, le magazine a bien évolué. "La manière dont on parle de l’urgence climatique n’est pas du tout la même aujourd’hui qu’il y a dix ans. Aujourd’hui, cela devient plus commun d’être un acteur de changement. Donc nous ne sommes plus uniquement sur des portraits, mais on essaye d’ancrer cela dans la réalité."
C’est d’ailleurs ce qui passionne la journaliste. "J’apprends plein de choses tout le temps. Et je pense que nous, les médias, avons une grande responsabilité dans les messages que nous véhiculons. Et le grand enseignement que je retire à force de travailler sur ce sujet, c’est qu’il n’y a pas de solution unique pour réduire notre empreinte carbone. À chaque solution proposée, il y a des côtés moins positifs. Mais à moi de présenter les choses sous forme de récit sans qu’il y ait un côté culpabilisant non plus."
Large couverture
Si l’émission est diffusée de façon un peu aléatoire une fois par mois, le jeudi soir sur Tipik – la prochaine est programmée le 21 avril et sera consacrée aux limites planétaires – elle bénéficie de multiples diffusions sur les télés locales, sur TV5Monde et est disponible sur Auvio, où se trouvent également de nombreux documentaires exclusifs sur le sujet. "La couverture est assez large, mais elle pourrait clairement être plus mise en avant sur la RTBF", reconnaît Gwenaëlle Dekegeleer, qui a pris en charge depuis quelques mois une petite cellule de coordination éditoriale pour les matières qui concernent l’environnement et le climat au sein du service public. "Notre rôle est de faire une sorte de lobbying auprès des producteurs pour traiter de ces thématiques au sein de leurs émissions. Nous avons également développé sur le site web une plateforme qui s’appelle Ensemble pour la planète et qui recense toute une série de contenus liés à ces thématiques.Et il y en a beaucoup!"
Le nouveau rapport du GIEC publié lundi indique qu’il nous reste trois ans pour garder une planète viable. Face à cette échéance, la journaliste ne désespère pas.
"Bien sûr que parfois, je me sens comme une petite goutte d’eau… Mais travailler pour ce genre d’émission est vraiment une force." Comme tout le monde, elle essaye de mettre en application des petites choses au quotidien. "Je suis loin d’être parfaite. Il y a des choses que j’ai mises en place car elles sont à ma portée, car l’école de mes enfants est à 500 m de chez moi et mon travail à 400 m. Mais je pense que chacun doit agir en fonction de ses moyens et du contexte dans lequel il se trouve", conclut celle qui reprendra la présentation des Mardis de la planète dès le 19 avril sur La Une.